Test : Brink, le Choix de l'Originalité
Si l'on excepte la série Halo, le genre FPS est depuis quelques années dominé par des jeux militaires où la palette de couleurs se découle en différentes teintes de vert, beige et kakis, tels les Battlefield et Call of Duty. Avec Brink, les anglais de Splash Damage ont fait le pari de l'originalité, dans un monde créé de toute pièce et avec un jeu alliant multijoueurs et scénario. Les idées sont belles, mais ont-elles été transformées en un véritable jeu ? Notre réponse en test...
Brink est un FPS multijoueurs développé par le studio londonien de Splash Damage (Wolfenstein: Ennemy Territory, Ennemy Territory: Quake Wars) pour PC, Xbox 360 et Playstation 3. Une fois n'est pas coutume, et bien qu'orienté vers le multijoueurs, le jeu se déroule dans un monde relativement original et doté d'un véritable scénario. Brink se déroule dans un futur proche, où la société a évolué et s'est étendue partout, allant jusqu'à construire sur une île artificielle l'Ark, une énorme tour servant de paradis artificiel aux plus riche (sur le même principe que les Arcologies de Sim City). Un jour, un énorme ras de marée balaie le monde extérieur, laissant pour seul rescapé l'Ark, tel l'Arche de Noé sauvant les derniers hommes, et une poignée de réfugiés sur des bateaux de fortune.
Ces réfugiés tentent de rejoindre l'Ark, mais les dirigeants de celui-ci leur refusent l'entrée, et ils créent alors des bidonvilles tout autour de la magnifique tour d'ivoire, une véritable ville de tôles nommée Container City. Dans Brink, vous avez le choix de rejoindre l'une des deux factions en présence : les forces de la Sécurité de l'Ark qui cherchent à préserver la tour, ou celles de la Rébellion qui souhaitent en renverser la tyrannie. Au fil de 12 missions (6 pour chaque campagne), vous dénouerez le fil du scénario mis en place par le développeur et découvrirez quelques surprenantes vérités sur l'Ark et ses habitants.
Un design très... anglais
La première chose qui marque en arrivant dans Brink est la direction artistique complètement unique du jeu. La palette de couleurs utilisée est très bien choisie bien que différente de ce dont on a l'habitude, et change du tout au tout si l'on se trouve dans le territoire de la Rébellion, avec ses containers rouillés à dominance rouge-crado, ou bien au coeur de l'Arc, avec ses agents de sécurité aux costumes bleu-police et ses murs blancs et lisses. Mais c'est au final le design des personnages en eux-mêmes qui est le plus marquant : ceux-ci arrivent en trois niveaux de corpulence différents (normal, léger ou lourd), sont dotés de visages allongés et de nez en patate, à croire que Splash Damage s'est inspiré des anglais traînant dans les mauvais quartiers de South London !
Quelle que soit l'inspiration, le design de Brink est original et définitivement inspiré des arts de la rue. Une très forte personnalisation est possible pour votre personnage, et augmente au fur et à mesure que vous débloquez de nouveaux vêtements dans le jeu, toutefois on peut regretter que les options de base soient peu nombreuses, ainsi qu'une certaine inégalité entre les deux camps, les rebelles ayant bien plus de possibilité de se différencier que les agents de sécurité, ce qui se comprend également en terme de background.
Objectifs et Objectivité
Voilà déjà deux parties du test d'écrites et on n'a pas encore parlé du gameplay. Voyez, quand on vous disait que Brink était différent ! Mais on y vient. Comme indiqué en introduction, malgré la présence d'un scénario léger motivant chaque mission, Brink est un FPS multijoueurs des pieds à la tête. Deux équipes de même taille se battent à gros coups de flingue pour prendre le contrôle d'objectifs clefs. Car dans Brink, les frags sont importants, mais les objectifs le sont encore plus, car ceux sont eux qui mènent à la victoire. Selon la classe que vous choisissez (4 disponibles et vous pouvez en changer en cours de mission), vous aurez des objectifs différents : les Soldats détruisent des trucs, les Ingénieurs en construisent, les Opérateurs les hack, et les Médecins tentent de maintenir tout ce beau monde en vie.
Abattre les soldats ennemis vous permettra certes de prendre le dessus, mais ce n'est pas ça qui fera gagner la mission, il est donc important de garder un oeil sur les objectifs. Pour ce qui est du gameplay, Brink garde les bonnes bases du FPS multi, avec cependant quelques variations. Tout d'abord, la coopération au sein d'une équipe est fortement encouragée par le fait que chaque classe ai, en plus de ses capacités destructrices, la possibilité d'améliorer certaines caractéristiques de leurs coéquipiers, des actions qui donnent autant d'XP que des kills.
Ensuite, il y a le système S.M.A.R.T, un nouveau moyen de gérer les sauts et autres actions de mouvement de votre personnage, et dans Brink elles sont nombreuses. Ainsi, maintenez la touche Maj enfoncée, et vous ferez automatiquement la bonne action en fonction de votre environnement : courir si vous êtes sur terrain plat, grimper un mur, sauter par-dessus un obstacle, etc. Le tout fait de Brink un FPS plutôt "mouvementé", mais a toutefois moins d'importance qu'on aurait pu le croire au coeur du gameplay, du moins pour l'instant que le lag empêche son utilisation sur les serveurs, mais nous y reviendrons.
En dehors de ces quelques éléments, ajoutez les désormais classiques niveaux points d'expérience permettant de débloquer de nouveaux objets et capacité, et vous aurez une relativement bonne idée de ce que le jeu a à offrir.
La technique, c'est pas fantastique
Visuellement, Brink est plutôt joli et tournera bien même sur des machines de milieu de gamme datant d'un an... mai c'est bien la seule chose qui fonctionne au niveau technique. Ainsi, vous l'aurez probablement déjà entendu, mais Brink a souffert d'un lancement pour le moins chaotique : les bugs sont en nombre sur toutes versions, les graphismes s'effondrent sur Xbox 360, les cartes graphiques ATI souffrent de gros problèmes sur PC, les sons s'arrêtent complètement lors de certaines missions, etc. mais tout cela n'est rien en comparaison du principal problème : le lag. Omniprésent quel que soit le serveur ou la mission, il rend un jeu qui aurait dû être très mobile en une expérience extrêmement frustrante, car on voit ce qui pourrait être possible, mais on ne peut y accéder.
Fort heureusement, les développeurs semblent au courant des problèmes. A l'heure où nous écrivons ces lignes, deux patchs ont déjà été mis en ligne pour la version PC, regroupés en un seul sur console. Splash Damage a également annoncé que le premier DLC du jeu, prévu pour le mois de juin, serait gratuit pour tous, et on espère très fortement que ces problèmes de lag seront vite résolus.
Problèmes ou non, Brink est un jeu visiblement conçu avec le PC en tête. Souvenons-nous tout de même que Splash Damage a fait partie des rares développeurs à créer des jeux à gros budget avec une version Linux il y a encore quelques années ! Il n'est ainsi pas étonnant de voir que le gameplay et les contrôles sont plus orientés PC que consoles, de même que l'optimisation graphique.
Et maintenant ?
Plutôt que de se contenter, comme ses concurrents, de mettre des cartes standard avec points à contrôler, Splash Damage a fait le choix d'intégrer un scénario dans chacune des missions disponibles, un objectif basé sur une histoire. Si cela pourra paraître léger ou facultatif à bien des moments, la sauce prend et on finit par s'y intéresser, mais le côté négatif apparaît rapidement : en jouant tranquillement, on peut terminer les 12 missions des deux campagnes en moins d'une dizaine d'heures, et ainsi finir le jeu. Ceci fait, on peut, comme dans tout jeu multijoueurs, retourner et les rejouer, ou bien faire son possible afin de débloquer les nombreux succès du jeu, augmenter les niveaux de son personnage, etc.
Malgré cela, le scénario a fait son effet : rejouer sans relâche les mêmes missions n'a plus le même goût une fois qu'on en connaît le dénouement et les implications, et une fois les campagnes terminées, on attend avec impatience la suite : que va-t-il arriver à l'Ark ? Y a-t-il vraiment un monde au dehors ? Tant de questions qui restent sans réponses et pour lesquelles on attend avec impatience les DLC probablement à venir.
En bref : que ce soit pour résoudre les (très) nombreux problèmes techniques du jeu, ou bien pour fournir plus de contenu à la communauté, Splash Damage va avoir du boulot, et on espère que la sortie ratée du titre n'arrêtera pas le projet en cours, car Brink a un potentiel énorme qui ne demande qu'à être exploré...
Conclusion
Brink est un jeu comme on aimerait en voir plus souvent, car il montre que les développeurs de jeux vidéo savent encore prendre des risques plutôt que de ne faire que copier ce qui marche déjà. Doté d'une direction artistique originale et d'un gameplay qui marche, il a malheureusement lamentablement râté son lancement, la faute à un très grand nombre de bugs et problèmes de lag qui n'ont toujours pas été résolus. Splash Damage a beaucoup de pain sur la planche afin de redresser le tir, mais le potentiel est là et ne pas l'utiliser serait une réelle parte pour le jeu vidéo. On espère de tout coeur que les développeurs sauront s'en occuper, et les joueurs récompenser ces efforts.






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