Call of Duty 4 : Modern Warfare
Tangos ahead ! Take cover !
Alors que les développeurs d'Infinity Ward nous avaient habitué à la Seconde Guerre mondiale, Call of Duty 4 se déroule à notre époque. Dans ce FPS contemporain, le joueur incarnera donc successivement un soldat des US Marines, et un agent du SAS, le groupe d'intervention britannique, sur les champs de bataille de l'ex-URSS et du Moyen-Orient, au fil des différentes missions d'un scénario mettant en jeu bien plus que la mort de quelques soldats. L'alternance des deux personnages n'apporte au final pas grand chose, si ce n'est un changement d'ambiance bienvenu, et un suivi à la trame scénaristique qui fait que, malgré tout, on s'attache et s'identifie un tout petit peu aux personnages.
Take the shot... Good.
Le gameplay de CoD 4 n'a rien de révolutionnaire. Le joueur pourra courir, s'accroupir, s'allonger au sol ou sprinter, et deux armes pourront être portées en même temps, ajoutées à un couteau qui aura son utilité lors des missions d'infiltration. Des grenades, des mines et du C4 complètent la panoplie du parfait petit soldat.
Se voulant réaliste, le moteur de visée nous obligera à passer en « Iron Sight » (vue fusil à l'épaule) pour plus de précision, et le moteur physique permet une certaine localisation des dégâts qui fera que, selon le calibre de votre arme, un ennemi touché aux jambes continuera par exemple à vous tirer dessus même en étant tombé à terre. Si l'on parle du moteur physique, on est bien sûr loin d'un Far Cry, et les interactions avec le décors sont malheureusement inexistantes, ce qui est l'un des gros problèmes de ce jeu, mais nous y reviendront plus tard.
Graphiquement, on peut dire que ce quatrième volet est très réussi, malgré quelques textures répétitives et de très mauvaise qualité (en dépit de réglages au max). Sans être au niveau d'un Crysis , les décors sont jolis et vivants, les personnages très soignés, et on sent l'application des développeurs. Chapeau bas également au niveau de l'optimisation, car CoD 4 tournera avec toutes options au maximum sans un seul ralentissement, sur une config' qui ne fait tourner le hit de Crytek qu'en moyen, et encore, tout en tenant la comparaison au niveau graphique.
Take a good position to snipe, and wait for my signal
Un scénario rapide et sans grand intérêt, un gameplay sans originalité, qu'est-ce qui fait donc de Call of Duty : Modern Warfaire , un jeu à succès ? La réponse viendra tout naturellement de tous les fans de la série : la mise en scène. Une fois de plus, CoD vous place au centre d'un film de guerre à grand public, et vous en met plein la vue: retournements de situation, pilonnages aériens, événements scriptés à chaque coin de rue, là où les jeux actuels se concentrent sur l'Intelligence Artificielle, Call of Duty fait confiance aux scripts, et rien n'est laissé au hasard. Au final, on se retrouve au centre d'un concentré d'action et l'on peut se laisser porter par l'histoire sans pour autant vraiment y agir. Les différents protagonistes de l'histoire nous sont présentés un à un et nous suivent tout au long de l'histoire dans des interactions précalculées qui rythment le déroulement du jeu pour notre plus grand plaisir. La recette marche à tous les coups, et la mise en scène de certaines missions (comme la mission d'infiltration « flashback ») font merveilleusement monter la tension. Toutefois, si elle est agréable, cette mise en scène n'est pas exempte de défauts...
I'm hit ! I'm hit !
En effet, Call of Duty : Modern Warfare, n'est pas exempt de défaut, loin de là, et sa mise en scène scriptée à outrance est le premier. Revers de la médaille, si les animations sont impressionnantes, des incohérences apparaissent bien vite lorsqu'elles ne sont pas encore déclenchées. Ainsi, très souvent, pour que votre équipe avance, il vous faudra avancer en premier et dépasser un certain point, sans cela vos coéquipiers ne lancent pas l'attaque. Impossible donc de rester en arrière avec un fusil de sniper pour couvrir les membres de votre équipe, il faut avancer, sinon rien ne se passe ! De même, la linéarité du jeu est poussée à l'extrême, et n'essayez pas de chercher d'autres moyens de résoudre un problème que celui demandé par le jeu. Par exemple, si des mitrailleuses dans un bâtiment vous barrent la route, et que votre sergent vous demande d'appeler des hélicoptères en renfort pour les faire taire, n'essayez même pas de sniper les tireurs : vous y arriverez, mais ils reviendront à l'infini, même si vous en tuez 10, 100, ou 1 000, tant que vous n'aurez pas appelé les hélicoptères. Expression bien visible de cette linéarité forcée : il est impossible d'ouvrir les portes. Seuls vos coéquipiers ont cette capacité, et si vous souhaitez vider une maison alors que ce n'est pas prévu, ils n'ouvriront tout simplement pas la porte. Seules les portes déjà ouvertes sont donc un chemin possible, ou celles désignées par les scripts du scénario.
Cette entorse à liberté, qui ne choquera peut-être pas les joueurs console, posera un gros problème aux vétérans du FPS PC, habitués à bien mieux par les produits concurrents. Il s'agit là du principal point noir de ce dernier Call of Duty. Un autre défaut qui peut être noté, est la durée de vie : entre 5 et 6 heures pour finir le jeu en mode normal pour un joueur lambda, c'est court, très court. Certes, le rythme haletant nous permet de jouer ces 7 heures sans nous ennuyer, mais payer 50€ pour jouer un après-midi, ça fait mal.
Taking fire, need assistance !
(et en multijoueurs alors ?)
Le mode solo de Call of Duty 4 est donc de qualité mais bien trop court, comme ceux de ses prédécesseurs. Mais si les précédents épisodes de la série sont appréciés des joueurs en multi, Call of Duty 4 crée la surprise en étant de loin l’un des meilleurs FPS de l’année au niveau multijoueurs (et Dieu sait qu’on a eu beaucoup de bons FPS cette année) ! Ce mode multijoueur augmente considérablement la durée de vie du titre d’Infity Ward, un énorme plus au jeu.
Les modes de jeux proposés restent assez classiques (on trouve du Deathmatch, Team Deathmatch, QG, Domination, Recherche et Destruction et du Sabotage) mais de nouveaux éléments renouvellent l'intérêt. On trouve tout d'abord une sorte de progression entre les parties. Chaque frag ou action pour l’équipe rapporte des points d’expérience qui feront monter le joueur en grades (55 en tout). Au fur et à mesure, on obtient de nouvelles armes et surtout des compétences très nombreuses que nous pourrons équiper sur notre personnage grâce à des « classes personnalisées » (5 en tout). On peut ainsi avoir plusieurs grenades, ne pas faire de bruit en courant, brouiller les drones ennemis ou encore repérer les explosifs. On peut également créer des classes selon nos envies, gros rusher, agent discret, expert en démolition… De plus, des défis sont déblocables (comme tuer X ennemis avec un bombardement, faire une série de X tués au couteau…).
La seconde option assez intéressante et dont je ne peux personnellement plus me passer est le mode Hardcore. Sur un serveur Hardcore, pas de viseur, ni de GPS (le GPS repère les coéquipiers ainsi que les ennemis qui sont entrain de tirer), nos balles font plus de dégâts… Jouer en Hardcore (surtout avec le tir ami activé) apporte donc beaucoup plus de stress et de dynamisme au jeu, il faut vraiment faire attention aux ennemis qu’on ne repère plus sur le GPS (sauf en cas d’obtention de drone).
En plus de ça, différents bonus sont activables durant la partie : tuer trois ennemis sans mourir apporte un drone, cinq ennemis donnent la possibilité de faire un bombardement aérien, sept ennemis appellent un hélicoptère en renfort.
Le mode multijoueurs, très joué en ce moment, est donc vraiment excellent ! On se croirait vraiment à la guerre, c’est ça qui fait toute la force du jeu ! Le seul bémol est que l’outil multijoueurs n’est pas très bien fait. En effet, pas de compte de jeu (sauvegarde du profil sur l’ordinateur), pas de gestion des amis (il faut l’adresse IP du serveur pour rejoindre un ami, ou avoir ce serveur dans nos favoris, cependant, l’adresse IP s’obtient très facilement en regardant les scores) … mais ce n’est en aucun cas ça qui doit ne pas vous faire jouer à CoD4 en multijoueur !
Débriefing
Au final, Call of Duty 4 : Modern Warfare est probablement un très bon FPS console, et reste un bon FPS PC. Malgré sa durée de vie extrêmement courte, et sa liberté d'action amputée, la mise en scène soignée et l'action haletante en font un produit intéressant auquel on ne regrette pas d'avoir joué, d'autant plus que le mode multijoueurs a été soigné. Le passage de la série à l'ère moderne fait plaisir après cette multitude de FPS situés dans la Seconde Guerre mondiale, malheureusement pour nous, il semble que le prochain volet retournera à ses amours de jeunesse. Après la débauche d'effets de ce quatrième opus, la suite a l'air de tenir la route !
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