Test : Warhammer 40K Kill Team, la Honte de l'Espace

Relic Entertainment est un studio surtout connu pour ses excellents jeux de stratégie (Dawn of War et Company of Heroes) mais qui développe actuellement un Gears of War-like dans l'univers de Warhammer 40 000 sobrement baptisé Space Marine. A ce jour, toutes les préviews sur Space Marine se veulent au mieux peu optimistes, alors on l'était encore moins en essayant son spin-off XBLA. En tant que bons fans de Warhammer 40 000, on ne pouvait passer à côté : rapport de combat face à la horde de Peaux Vertes.

Contexte monétaire

Il y a quelques mois, Capcom a fait grand bruit dans l'univers du jeu vidéo en dévoilant l'énorme succès de Case 0, son spin-off de Dead Rising 2 développé pour Xbox Live Arcade. Le titre, qui a engrangé autour de deux millions de dollars dans son premier mois, a rapidement généré la jalousie d'autres éditeurs qui ont essayé de se lancer sur le même concept : faire un titre XBLA lié à un gros jeu boîte, avec des liens entre les deux sous forme d'objets à gagner.

Quand THQ a essayé de copier Call of Duty, ça a donné le très médiocre Homefront, et le premier essai de spin-off digital ne s'est pas avéré meilleur avec le plutôt mauvais Red Faction Battlegrounds. Kill Team est le dernier bébé de THQ Digital UK, studio anglais à l'origine de Battlegrounds, et on comprendra ce "dernier" à tous niveaux puisque THQ a décidé de fermer son studio avant même la sortie du jeu...

"Scénario"

Maintenant que le contexte est posé et que nous avons répondu à la question "Mais pourquoi sont-ils si méchants ?", parlons un peu du jeu en lui-même. Warhammer 40 000: Kill Team est un jeu d'action en vue étrange à caméra fixe (on y reviendra) qui vous met dans la peau d'un Space Marine envoyé avec son équipe détruire de l'intérieur un vaisseau spatial ork. Vous allez donc parcourir les corridors du vaisseau, le démanteler, et éliminer les milliers d'orque d'équipage... tout seul, ou presque.

Car en effet, il n'y a pas vraiment de "Team" dans Kill Team, puisque les autres Space Marines de votre équipe n'apparaissent jamais, à moins que vous ne fassiez la campagne en coopératif à deux sur le même écran, auquel cas vous aurez un ami avec vous. Mais sinon, vous serez bel et bien seul, et il faudra faire avec. Vous avez à chaque mission le choix entre quatre classes de Space Marine, chacun ayant sa spécialité (Apoticaire et Marine d'Assaut privilégient le corps à corps, Marine Bolter Lourd plutôt à distance, etc.) mais les classes non-choisies n'apparaissent pas en tant que coéquipiers IA.

Gameplay

Le gameplay du jeu est réduit à sa plus simple expression, comme un peu tout dans Kill Team d'ailleurs : vous avancez dans des couloirs complètement linéaires, et devez survivre aux vagues d'orks qui arrivent sur vous de tous les côtés. Plusieurs types d'ennemis différents vous attaquent, et pour les combattre vous avez droit à une attaque à distance, une au corps à corps, un pouvoir spécial (dépendant de la classe), et des bonus ramassés au fil des niveaux. En gros, prenez le gameplay d'Alien Breed, retirez lui toute ambiance, puzzles, passez ça dans des niveaux linéaires sans intérêts, et vous obtiendrez Kill Team. THQ a même poussé le vice jusqu'à copier les phases de "course" contre ennemis géants du jeu de Team 17.

Bref, c'est bourrin et répétitif, mais cela pourrait à la limite être au moins défoulant s'il n'y avait pas... la Caméra. Contrairement à Alien Breed, il vous est impossible de diriger la caméra dans Kill Team. Celle-ci fait donc ce qu'elle veut... et généralement ce n'est pas pour vous arranger. Si vous obtez pour le mode "distance" du Marine Lourd par exemple, votre but est d'abattre les ennemis à distance avant qu'ils n'arrivent trop près, mais étant donné que la caméra est centrée très proche de votre personnage, vous ne voyez les orks arriver que très tard sur votre écran ! La solution ? Tirer à l'aveuglette dans la direction que vous indique votre radar. On se retrouve donc parfois pendant de longues minutes à abattre des orks qu'on ne voit pas, juste en s'aidant du radar, tellement cette caméra est calamiteuse. Et c'est sans même parler des niveaux en vue du dessus où vous croisez des ponts situés au-dessus de votre personnage et vous bouchant donc complètement la vue.

Cerise sur le Space Marine

A ce niveau là du test, vous avez compris que le jeu est mauvais, il me reste encore à vous faire comprendre à quel point. Graphiquement, le Kill Team n'est pas repoussant, ressemblant fortement à un Dawn of War en vue rapprochée, mais c'est dans les animations qu'il prend toute son ampleur : celles-ci sont plutôt ratées, particulièrement pour le Space Marine que vous dirigez et qui est extrêmement rigide. Cerise sur le gâteau, pour bien montrer que le développeur s'est foutu de la gueule du monde, il n'y a pas d'animation pour les grenades à fragmentation. Ainsi, lorsque vous voulez lancer une grenade, celle-ci "apparaît" simplement de votre personnage et s'en va dans la direction indiquée sans autre procès.

Les décors sont très répétitifs, ce qui peut se comprendre puisqu'on est censé être dans les différentes parties d'un même vaisseau, mais on se rend assez vite compte que les développeurs nous font repasser plusieurs fois au même endroit, parce que bon, développer de nouveaux environnements ça coûte trop cher. Mention spéciale pour la voix off dont le doublage français abominable s'approche du niveau de celui de Section 8 Prejudice, lançant de petites phrases telles que "Ignorez la peur" ou "Détruisez les" avec autant d'entrain qu'un auto-cuiseur.

Conclusion

Vous l'aurez compris : Warhammer 40 000 Kill Team est un jeu extrêmement médiocre, sorte de mauvaise copie d'Alien Breed sans saveur, faite à la va vite afin de capitaliser sur la licence et de faire raquer 10€ à tous les acheteurs du jeu Space Marine qui veulent débloquer l'épée énergétique exclusive. Son seul intérêt reste encore le mode coopératif, car il est toujours plus sympa d'arpenter ce type de jeux à deux, mais il existe tellement de meilleurs titres sur XBLA et PSN qu'on ne saurait que trop vous recommander d'oublier celui-ci.

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