Test : Crysis 2, le Nano FPS
Depuis quelques temps, et si l'on excepte la série Halo de Microsoft, il faut bien avouer que la scène FPS grand-public (et surtout console) est dominée par les séries militaires à l'américaine telles que Call of Duty, Battlefield, ou plus récemment le très médiocre Homefront. Les allemands de Crytek espèrent changer la donne en lançant Crysis 2, premier épisode de la série à paraître sur console. Réussiront-ils l'exploit ? Notre réponse en test.
Crysis 2 se déroule peu de temps après le premier épisode, mais oublie cette fois-ci la jungle luxuriante qui a fait la réputation de Crytek, pour se dérouler à Manhattan. Toute l'île a été évacuée suite à une menace non-identifiée, et vous incarnez Alcatraz, marine d'élite américain envoyé sur place et abattu à peine arrivé proche des côtes. Fort heureusement, vous croisez très rapidement la route de Prophet, le héros des précédents Crysis qui, mourrant, vous transmettra la nano-combinaison afin de vous mettre rapidement en route dans vos aventures.
Fini donc la jungle tropicale qui avait fait la célébrité de Crytek avec Far Cry puis Crysis, et bienvenue dans une jungle urbaine et abandonnée dans laquelle tout élément en mouvement peut être une menace, qu'il s'agisse d'agents humains du C.E.L.L. ou bien d'aliens en vadrouille : si les deux auront tendance à se battre entre eux, ils en veulent également tous les deux à votre peau (ou à votre nano-combinaison), tout cela promettant de nombreuses possibilités de combat.
Vive les Nano-Tech
L'un des principaux éléments différenciateurs de Crysis par rapport aux autres FPS sur le marché est la présence de la nano-combinaison, et comment son utilisation multiplie les choix tactiques à la disposition du joueur. Les différents modes et gadgets sont donc bien présents, et le passage de l'un à l'autre se fait très facilement sur simple pression d'un bouton : Force pour frapper les adversaires ou objets au corps à corps, Vitesse pour se déplacer plus rapidement, Furtivité pour avancer de manière invisible, Armure pour mieux résister aux balles, sans parler de la vision thermique et des autres multiples gadgets à votre disposition. On regrettera toutefois que chaque utilisation de la combinaison soit marquée par une voix robotique, rigolote au début du jeu mais très rapidement énervante, surtout lorsque vous passez rapidement d'un état à un autre.
Element important en solo, le "Viseur" fait son apparition dans cet épisode. Il vous permet, depuis une position surélevée, de repérer les différents chemins et possibilités qui s'offrent à vous pour passer une zone ou un obstacle précis. Des indications telles que "Furtivité" ou "S'accrocher au rebord" apparaissent alors et vous pouvez locker ses options sur votre interface, afin de savoir où aller. Il s'agit d'une manière pour le jeu de vous tenir par la main durant la campagne solo, mais vous êtes tout à fait libre de l'ignorer.
Ainsi, entre le Viseur et les directives qui vous sont données par radio interposée, Crysis 2 vous donne l'impression d'être un FPS ouvert en dévoilant de vastes paysages, mais se trouve être en réalité assez linéaire, présentant simplement un arbre de choix sur comment gérer chaque situation, ce qui est déjà pas mal mais reste un un niveau en-dessous de la liberté proposée par les précédents épisodes ou même par Far Cry 2.
C'est beau... mais ça rame
L'autre particularité de Crysis par rapport à ses concurrents est la qualité du moteur graphique : lorsque le premier épisode est sorti sur PC en 2007, il était tellement beau et gourmand en ressources que pratiquement aucun des ordinateurs de l'époque ne pouvait le faire tourner, menant à un semi-échec commercial. Pour Crysis 2, les allemands de Crytek ont fait le pari de sortir le titre sur consoles en plus de la version PC, et ce qui devait arriver arriva : oui, Crysis 2 est une claque visuelle, et c'est probablement l'un des plus beaux jeux présent actuellement sur console ; non, ce n'est pas une claque aussi importante que celle de Crysis à son époque, et on regrette notamment sur consoles les bloom un peu trop important et d'autres petits détails comme la palette de couleur bien moins vaste que dans Crysis ou Far Cry ; et enfin non, le jeu n'est pas 100% optimisé pour consoles de salon, puisque sur la version testée (Xbox 360), nous avons constaté des ralentissements réguliers lors de certaines explosions mettant en scène une grande quantité de fumée notamment, et faire un jeu qui rame sur console alors que les développeurs savent exactement sur quelle machine ça va tourner est pour moi inadmissible.
Plus joli donc, mais surtout beaucoup plus diversifié en terme d'ambiance que ce qu'on nous propose généralement. Crysis 2 n'a pas le défaut des FPS militaires actuels qui nous proposent des environnements dans différentes teintes de kakis et de verts, ni celui des titres développés sous moteur Unreal et dans lesquels les personnages ont tous tendance à se ressembler. Le jeu de Crytek nous propose donc une expérience bien différente de toute sa concurrence, et c'est pour cela qu'on l'aimera, bien plus que pour une performance technique.
Au raz des pâquerettes
Graphismes ? Check. Nano-combinaison ? Check. Maintenant que nous avons vu les éléments différenciants du jeu, penchons nous donc sur la question du gameplay, et malheureusement c'est là que le bas blesse. En effet, si Crysis 2 semble abouti techniquement, il propose aux joueurs de FPS un défi très limité. On regrettera notamment de nombreux bugs, et une intelligence artificielle des ennemis très limitée, avec des problèmes de pathfinding réguliers qu'on aimerait ne plus voir en 2011 parce que bon, Half-Life était excellent pour l'époque, mais il est sorti en 98, et on a parfois l'impression que certains titres n'ont pas évolué depuis. On retrouve également le système bien énervant des soldats qui apparaissent de nulle part tant que vous n'avez pas dépassé un point scripté bien particulier, rendant certaines tactiques impossibles, et démontrant que Crysis 2 n'est ouvert qu'en apparence.
Fort heureusement, la présence des aliens corse un peu le tout, donnant lieu à des moments bien impressionnants et à une difficulté plus élevée dûe à leur haute mobilité. La récupération d'éléments d'ADN sur leurs cadavres afin de booster les capacités de la combinaison donne au jeu un petit côté RPG pas désagréable, sans toutefois être révolutionnaire.
Et le multi dans tout ça ?
Le mode multijoueurs fait partie des bonnes surprises de Crysis 2. S'il ne s'élève pas au niveau d'un Battlefield au niveau tactique et addiction, il est doté d'une petite touche bien "old school" rappelant comment on pratiquait le FPS avant l'arrivée de tous ces jeux militaristes et tactiques. Avec des éléments empruntés à Call of Duty tels que le système d'expérience, de classe et d'éléments à récolter pour personnaliser son avatar, Crysis 2 propose des modes de jeu très classiques (Deathmatch, TDM, Capture the Flag et Assaut), le tout présentant un multi nerveux, rapide et agréable, mais qui ne révolutionnera pas le genre.
Conclusion
En résumé, Crysis 2 est un bon petit jeu, mais n'a rien du blockbuster qu'on attendait. Joli sans être aussi impressionnant que ses prédécesseurs, il souffre de quelques petits problèmes et bugs peu importants, propose un solo qui change agréablement de ses concurrents, et un multi classique et nerveux. Le genre de titre qui fait plaisir à essayer, mais restera un cran en dessous des ténors du genre.
2 Commentaires, cliquez pour commenter:
Voila ce qui arrive quand on essaye d'attaquer toutes les plates formes , Crytek aurait fait comme pour le 1 c'est à dire le sortir sur PC et SEULEMENT sur PC , on aurait eut un jeu digne de ce nom , là c'est lamentable , je ne compte meme pas l'acheter tellement les retours sont négatifs (oui désolé pour moi votre test classe ce jeu comme un vulgaire jeu FPS donc c'est un retour négatif bien loin de l'engouement du premier opus .
C'est un peu la malédiction de Crytek : Crysis 1 était génial mais a fait un flop commercial parce que trop peu de gens pouvaient le faire tourner sur leur PC.
Pour Crysis 2 ils ont choisi l'option "grand public" et tombent dans l'écueil de cette option également :-/
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