Edito: Homefront se plante, THQ en danger ?

Homefront, c'est le nom du grand pari de THQ : un FPS militaire contemporain qui avait pour ambition de mettre l'éditeur au même niveau qu'Activision et son Call of Duty, ou encore EA et son Battlefield. Si je le raisonnera peu en Europe, il cible clairement un public américain, se déroulant dans une amérique du nord envahie par la Corée du Nord et mettant les joueurs dans la peau d'un résistant.

Homefront est le jeu dans lequel THQ a investit le plus de budget, que ce soit en développement ou en marketing, mais voilà : les tests sont parus hier dans la presse internationale, et les scores ne sont pas fameux, totalisant un 72% de moyenne sur Metacritic, bien loin d'un Black Ops (88%) ou d'un Bad Company 2 (88% également). Certes, la stratégie de THQ était de lancer une nouvelle franchise qui s'améliore avec le temps, un peu comme EA avait fait il y a quelques années avec Dead Space, mais ce dernier avait également atteint les 88% à l'époque, et les résultats fournis par Homefront restent donc bien loin de cela.

L'impact sur THQ ne s'est pas fait attendre : la valeur des actions de l'éditeur a baissé de 26% en une journée, un effondrement record qu'on n'avait pas vu depuis très longtemps. L'éditeur a bien tenté de se justifier, expliquant que le jeu ne devait vendre que 2 millions de copies pour recouper son investissement, mais les investisseurs ne se laissent pas convaincre facilement. Le dernier Medal of Honor d'EA n'a pas convaincu le public, et cela ne l'a pas empêché de vendre 5 millions de copies, mais encore une fois, THQ n'a pas non plus la puissance marketing d'Electronic Arts...

THQ se retrouve au final dans une situation difficile, mais pour autant pas dangereuse. La question qui se pose maintenant est celle de l'évolution de l'éditeur au long terme. Homefront semble se présenter comme une version "basse qualité" de Call of Duty, tout comme Saints Row n'atteindra jamais le succès et la finition d'un GTA, et Darksiders aura du mal à dépasser God of War. A cela s'ajoute l'échec du pourtant très sympa de Blob 2, qui hérite de mauvaises notes dans la presse spécialisée et de ventes très médiocres. Le salut ne viendra pas non plus du online puisque THQ a fermé les serveurs de Dragonica (éditeur en Europe par gPotato), ainsi que du pourtant excellent Company of Heroes Online, et que le MMO Warhammer 40 000 en a encore pour au moins deux ans de développement.

Pour autant, l'éditeur garde quelques atouts dans sa manche, notamment avec son studio canadien Relic Entertainment, auteur de Company of Heroes et Dawn of War de qui on attend, outre Warhammer 40K: Space Marine, une nouvelle annonce à l'E3 prochain. La division THQ Partners, récemment créée, a aussi du potentiel d'originalité comme on l'a vu avec les derniers titres du studio Double Fine Games. Enfin, il reste inSane, le projet de jeu d'horreur du cinéaste Guillermo Del Torro, dont on attend encore des nouvelles.

L'éditeur n'est donc pas près de mettre la clef sous la porte, mais la baisse de son action pourrait le mettre à la merci d'une OPA agressive de la part d'un autre éditeur, tel qu'Activision ou Electronic Arts, qui pourrait le racheter pour profiter de juteuses licences (notamment celle de Warhammer 40 000) et se débarrasser d'un concurrent supplémentaire.

Si ce scénario a peu de chances de se produire, THQ risque de ne pas être dans une situation favorable tant que les chiffres de vente d'Homefront n'auront pas remonté la pente. Reste un avantage : la controverse actuelle fait monter le jeu en première page de nombreux médias, et alimente donc le hype, de quoi compenser le manque de polish du jeu ? Les chiffres nous le diront !

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