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jeudi 18 mars 2010

Edito : Sexe et Buzz : Quand les jeux vidéo se prostituent


Le sexe fait vendre. C'est vrai dans toutes les industries, et ça l'est depuis bien longtemps. Les jeux vidéo ne sont pas en reste, mais depuis quelques temps, de plus en plus d'éditeurs semblent succomber aux sirènes du buzz et incluent de plus en plus de sexe dans leur titre afin de simplement faire parler d'eux. Petit édito sur cette pratique qui n'est pas prête de s'arrêter et qui n'épargne pas non plus les médias spécialisés, loin de là.

Au départ était la honte

Le sexe a toujours été présent dans l'industrie du jeu vidéo, que cela soit par des jeux érotiques dédiés ou simplement par une suggestion pas bien méchante qui n'était que très peu imagée en une bouillie de pixels. Au cours des 15 dernières années, le jeu vidéo est passé d'un divertissement de niche (ou les "déviances" pouvaient être acceptées car elles ne touchaient pas le grand public) à un loisir grand public. Cette évolution s'est faite dans une certaine dignité et sobriété. En effet, le jeu vidéo ne rapportait alors pas assez d'argent pour se permettre de faire face aux censeurs des médias traditionnels.

Mais cette époque là est terminée. Le jeu vidéo est désormais une industrie de plusieurs milliards de dollars et les éditeurs ont découvert qu'un bon scandale dégoulinant de luxure pouvait leur permettre de vendre plus de boîtes, et qu'une vidéo montrant un peu de peau était plus efficace pour faire du buzz que le meilleur des trailers. On se souvient bien sûr du scandale "Hot Coffee" de Gran Theft Auto, mais ce n'était là qu'une erreur de jeunesse : le buzz d'aujourd'hui est bien mieux orchestré et bien moins caché.


Le règne du buzz tout puissant

Difficile de déterminer quand la création de buzz via l'utilisation d'images sexuelles s'est vraiment démocratisée. De mémoire de Zone Jeu, on se souvient que THQ avait fait la promotion de Saints Row 2 en utilisant la star du porno Tera Patrick, la propulsant même au rang d' "Associate Producer" du jeu (Associate Producer ? Vraiment ?). La présence de Playmates est également devenue courante dans les publicités de jeux (voir dans les jeux eux-mêmes), toutefois celle-ci ne relève pas vraiment de ce billet car il s'agit plutôt d'une utilisation du corps féminin à des vues publicitaires que d'une utilisation du sexe pour choquer et créer du buzz.

Avant de revenir vers les différents faits récents, passons l'espace de quelques lignes sur les pratiques effectuées au Japon. J'avoue ne pas suivre suffisamment les médias japonais pour savoir quelle est leur couverture du sexe, mais pour avoir été flâner dans les rues d'Akihabara, force est de constater que les images de demoiselles (dont la plupart ont encore l'air d'être des enfants) nues sont légion. On retrouve ceci sur la promotion de la PS3, ainsi que dans les jeux eux-mêmes. Cette utilisation de la nudité et de la perversité des potentiels acheteurs semble ainsi être une constante qui ne choque plus les japonais. Peut-être peut-on assumer qu'ils ont évolué dans cette direction en étant bien loin des censeurs puritains américains, anglais et français, mais force est de constater une chose : dès lors qu'il est possible de montrer des femmes nues ou presque, on en oublie tout du contenu du jeu. Ce qui compte est la nudité, le sexe, qu'il soit caché ou non. Les images vont faire parler du jeu, et c'est ce qui compte.


2010, l'année de l'émancipation

Si l'ascension des éditeurs sur cette courbe aura été plutôt lente depuis le scandale Hot Coffee, on peut dire qu'on aura, en 2010, été servis à ce niveau. Passons rapidement sur Bioware qui a été jusqu'à diffuser un trailer "Sexe et Violence" pour promouvoir Dragon Age : Origins et qui a, de ce fait, créé une certaine peur de la part des propres fans du jeu avant que celui-ci ne sorte. Force est de constater que le développeur a compris la leçon car il n'a pas trop joué avec les relations sexuelles possibles dans Mass Effect 2, et ce sont les joueurs eux-mêmes qui ont diffusé en masse, une fois le jeu sorti, les vidéos de celles-ci sur Internet.

L'Oscar du plus gros "faux buzz" pervers est certainement à attribuer à Sony pour deux titres : Heavy Rain tout d'abord, et God of War III ensuite. Heavy Rain s'est en effet tout d'abord fait connaître pour sa perfection graphique, et qui dit beauté graphique dit forcément corps féminin affiché. Ainsi, les développeurs 6 mois avant la sortie du jeu, les développeurs ont "laissé filer" une vidéo de strip tease qui ne sera finalement pas dans le jeu mais aura bien fait parler de lui. Moins suggestive mais tout aussi réelle, une vidéo de Madison sous la douche est sortie un mois avant l'arrivée du titre, et pour compléter le tout, un "bug" dans le jeu final permet de déshabiller l'héroïne, créant une nouvelle vague de visibilité sur le web. Un buzz savamment orchestré, soutenu par des images et vidéos diffusées à intervalle régulier pour relancer l'intérêt, et bien que personne ne soit réellement dupe de ce "bug", les médias tombent dans le panneau, ou sont plutôt consentants comme on le verra dans le paragraphe suivant.

Que dire alors au sujet de God of War III ? Jeu adulte assumé, plein d'une violence et d'une sexualité suggérée que n'aurait pas renié son concurrent Dante's Inferno, le jeu a fait parler de lui via une vidéo relativement soft. Comment Sony a-t-il pu faire parler de cette courte scène alors ? Ils ont simplement indiqué, lors d'une interview, qu'elle a "faillit être supprimée du jeu". Quoi de mieux pour attirer l'attention que de dire que quelque chose est interdit et doit être caché ? Pari remporté. Sony a ainsi généré de l'attention autour des aspects sexuels de deux jeux autrement excellents, l'éditeur avait-il vraiment besoin de faire cela ? Est-ce que cela ne risque pas d'entacher l'image de ces titres ?

Terminons cette revue du début d'année avec Dead or Alive : Paradise, un titre sur PSP qui n'a que peu d'intérêt, si ce n'est celui de voir des jeunes filles modélisées en 3D avec leur poitrine démesurée et des bikinis ne cachant pas grand chose. Ce titre initialement diffusé sur téléphone portable, n'a que peu d'intérêt mais fait certainement les gros titres par ses vidéos et ses images de femmes à moitié nues. Et ça marche.

Médias spécialisés complices

A l'heure où les jeux vidéo essaient de redorer leur image et de se départir de ce stéréotype de "divertissement pour adolescents boutonneux et pervers", les éditeurs ne devraient-ils pas plutôt éviter ce type de pratique ? S'ils s'y engagent, c'est qu'il y a bien une carotte à la clef, et cette carotte, c'est de faire les gros titres des médias en tous genres, principalement de la presse online.

Les médias spécialisés peuvent donc être considérés comme complices voir même initiateurs de cette pratique car, soyons honnêtes, si ces images ne faisaient pas les gros titres, elles ne seraient pas diffusées par les éditeurs. Ainsi, si magazines ou "gros" sites ne se risqueront généralement pas à afficher des images sexuellement explicites car ils ont plus à perdre qu'à gagner, ce sont les outsiders qui, ayant besoin d'attirer l'attention, l'utilisent le plus. On parle ici bien sûr des blogs, de plus en plus nombreux et importants dans le paysage vidéoludique qui diffusent avec plaisir ces images car, justement, ils peuvent le faire sans avoir à répondre à un directeur de rédaction, voire à une ligne éditoriale stricte. Être un blog indépendant, la plupart du temps, cela veut dire pouvoir publier tout et n'importe quoi.

Mais n'allons pas si vite, car si on regarde un peu plus haut dans l'échelle sociale des médias de jeux, on trouve nos confrères de chez Gameblog qui, depuis quelques mois, diffusent dès que l'opportunité s'en fait ressentir des vidéos de personnages dénudés et étudient bien leurs titres pour que le mot "sexy" apparaisse dans les résultats des recherches. Même chose, mais en pire parfois, pour le site Excessif, hébergé par TF1, et dont la ligne éditoriale est grandement constituée de vidéos hot de jeux. Attention toutefois, un site web utilisant ce créneau n'est pas synonyme de mauvaise qualité, comme le prouve l'excellent blog Kotaku qui relaie souvent des news NSFW mais reste l'une des meilleures sources d'information vidéoludique du web.

Charité bien ordonnée commence par soi-même, et il nous faut avouer que Zone Jeu n'est pas exempt de cette pratique, et la création en janvier dernier de la catégorie "Sexy" sur le blog n'est pas innocente. Pourquoi, donc ? Parce que cela marche et attire beaucoup de lecteurs, tout simplement. Je peux vous dire que, depuis qu'elle a été postée, la vidéo du "nude bug" de Heavy Rain est de loin le billet le plus populaire du blog pour ce mois-ci, et si un léger pourcentage des visiteurs attirés par la vision d'un peu de peau peuvent également s'attarder sur le site pour lire un dossier par ici, une actu ou un test par là, alors le jeu en aura peut-être valu la chandelle. Et encore : Zone Jeu n'est pas un blog à objectif lucratif, imaginez donc que pour d'autres, une augmentation du trafic généré par cette vidéo représente des euros sonnants et trébuchants !


Et maintenant, on fait quoi ?

Après avoir utilisé beaucoup de mots pour parler d'un phénomène dont tout le monde est au courant, une question s'impose : et maintenant ? Globalement, je n'ai pas de réponse à cette question (Merci Guls, ton édito n'aura donc servi à rien !). Certes, dans un monde idéal, l'industrie du jeu vidéo dans son ensemble (médias spécialisés inclus) s'allieraient pour améliorer, ensemble, l'image de notre loisir grand public et se départir de cette image d'adolescents attardés. Malheureusement, on est encore loin de là. 

Au final, tout le pouvoir vous appartient à vous, lecteurs qui avez eu le courage d'aller jusqu'au bout de cette longue tirade : préférez-vous avoir des infos sur les jeux vidéo ou voir des vidéos de femmes modélisées en 3D remuer leur poitrine disproportionnée ? Si vous êtes plus nombreux à choisir la seconde option, alors le jeu vidéo n'a pas fini de se prostituer, de racoler, de montrer de la chair pour attirer de l'attention.

Pour ma part, je pense encore qu'un titre peut attirer l'attention pour ses réelles qualité plutôt que pour sa plastique aguichante. N'allez pas toutefois pas penser que je défends les puritains en tous genre : le sexe peut avoir son importance s'il apporte réellement quelque chose à un jeu, comme la réalisation d'une relation amoureuse entre deux personnages par exemple, ou autre justification en terme de gameplay ou simplement de fun. Mais s'il est utilisé uniquement pour créer du buzz autour d'un jeu qui n'a rien à voir, peut-être fait-il plus de mal que de bien à l'image de notre loisir préféré.

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