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lundi 4 mai 2009

Test : Demigod, un Defense of the Ancients parachevé ?

S’il ne sort que le 15 mai en version « boîte », Demigod est d’ores et déjà disponible en téléchargement sur le site d’Impulse. Les développeurs de Gas Powered Games revendiquent ouvertement l’influence considérable qu’a eue Defense of the Ancients, célèbre mode de jeu créé par des fans sur Warcraft III et testé récemment dans nos colonnes. Toute la question est donc de savoir si l’élève a réussi à dépasser le maître…


Des lignes directrices similaires

Demigod se présente sous une forme très similaire à Defense of the Ancients. Deux équipes se font face dans le but de détruire le cœur de la base adverse. Chaque joueur contrôle un héros et des vagues de monstres contrôlés par l’ordinateur sont régulièrement créées pour vous soutenir dans l’offensive. Diverses tours et bâtiments défensifs sont disposés le long des chemins qui mènent à la base en guise d’obstacles supplémentaires.

Comme ceux de son illustre aîné, les héros de Demigod gagnent de l’expérience au fur et à mesure des combats, laquelle lui permet de bénéficier de nouveaux pouvoirs offensifs ou défensifs. Vous récoltez également de l’or en tuant des créatures adverses, en mettant à bas des tours ou en terrassant des héros.

Différentes catégories d’affrontements font certes leur apparition mais l’expérience de jeu reste finalement la même que sur DotA. Vous pouvez ainsi désormais jouer en solo soit au cours d’une simple escarmouche soit au sein d’un plus large tournoi. Celui-ci vous permet de réaliser une série de combats en conservant le même personnage pour voir quel demi-dieu est le meilleur. Soyons franc, le jeu n’est franchement pas très intéressant en solitaire et ce type de parties ne servira qu’à appréhender un peu les différents héros. Le mode multijoueur offre quant à lui la possibilité de participer au Panthéon en plus des parties traditionnelles, lequel se veut également comme une sorte de compétition de plus longue durée mais surtout qui intègre les résultats de toutes les parties réalisées dans un grand classement.


Des ajouts plutôt intéressants

Les développeurs ont toutefois introduit quelques nouveautés afin d’éviter de basculer dans le plagiat pur et simple. Ainsi, les lieux d’affrontement ne sont plus vraiment les tours mais plutôt les drapeaux disposés sur la carte. Une fois en votre possession, ceux-ci vous octroient en effet divers bonus comme de l’expérience supplémentaire ou un petit revenu d’or régulier, voire vous permettent d’accéder à un magasin d’objets puissants ou à une source de régénération. Mais surtout, ils peuvent s’avérer capitaux pour faire pencher la bataille d’un côté ou de l’autre puisque les joueurs peuvent s’y téléporter directement. Ainsi, un camarade mort peut revenir directement au milieu de l’action si vous avez réussi à conserver le drapeau en question.

Au niveau des héros plus spécifiquement, ceux-ci sont désormais divisés en deux catégories : les assassins et les généraux. Comme vous le comprendrez aisément, les premiers sont les spécialistes des dégâts et ont pour objectif d’éliminer les héros adverses tandis que les seconds se jouent plus dans une optique de soutien. Ces derniers sont également concernés en premier lieu par les possibilités d’amélioration de la forteresse puisque vous pouvez, contre monnaie sonnante et trébuchante, invoquer plus de créatures à chaque vague, améliorer les points de vie de vos bâtiments etc. Toutefois, ces innovations n’ont pas forcément un très grand intérêt dans la mesure où le cœur de la bataille se concentre très largement sur les héros en eux-mêmes et que les créatures et bâtiments ne comptent à terme pour rien.

Enfin, diverses conditions de victoires peuvent être sélectionnées : conquest, fortress, slaughter et dominate. Dans le premier mode, vous devez tout simplement détruire la citadelle ennemie, tandis que le deuxième exige lui de mettre à bas quatre forteresses, des bâtiments défensifs plus vulnérables. Le mode slaughter vous demande de tuer un certain nombre de demi-dieux ennemis tandis que le dernier s’attache à la capture des drapeaux. Si ces différents modes ne changent pas radicalement l’expérience de jeu, ils permettent tout de même d’apporter un peu de diversité dans les parties.


L’absence de subtilités centrales de DotA

Certes, Demigod propose plusieurs cartes et plonge le joueur dans des ambiances différentes et réussies, aux graphismes soignés. Toutefois, celles-ci n’ont guère d’atout à faire valoir quand on les compare avec celle de DotA. Les cartes du jeu sont malheureusement sans grand intérêt dès lors qu’elles ne sont finalement qu’une simple juxtaposition de plusieurs lignes ou un grand espace vide. Ce « level design » enlève toutes les possibilités de surprise qui faisaient la force de DotA, condamnant chaque joueur à être attentif à ce qu’il se passait ailleurs, à bouger pour aller tuer quelqu’un sur une autre ligne etc. Ici, rien de tout ça dans la mesure où des tours quadrillent le terrain et où rien n’existe en dehors des fameuses lignes : pas de forêt pour aller des monstres tranquillement, quitte à se faire surprendre, pas de Roshan, ce grand monstre difficile à tuer mais rapportant de l’argent et des objets intéressants dans le jeu de référence, et ainsi de suite.

La maximisation des profits était une chose exigeante dans DotA. Toujours à l’affût, le joueur devait s’escrimer à porter le dernier coup à chaque créature pour gagner de l’argent et empêcher son adversaire d’en faire autant. Tout cet aspect disparaît complètement dans Demigod dans la mesure où chaque monstre est tué en trois frappes maximum. Le titre apparaît donc moins exigeant et subtil que son prédécesseur, où l’art du « laning » pouvait dans une certaine mesure déterminer le cours du match.

Demigod, le choix de l’accessibilité ?

Demigod est loin d’être dépourvu d’intérêt mais présente tout de même des lacunes importantes par rapport à son homologue réalisé par des amateurs. Il faut reconnaître qu’il manque encore beaucoup de contenu, notamment au niveau des héros, même si DotA a eu plusieurs années pour s’enrichir petit à petit. Nul doute que Demigod le fera également, mais vraisemblablement sous forme d’ajouts payants. Le jeu ne captera certainement pas le marché de DotA mais pourra éventuellement séduire de nouveaux joueurs, rebutés par l’élitisme du premier. Au final, pari de l’accessibilité ou manque de profondeur du titre, c’est à chacun de se forger son avis. Signalons enfin que l’interface de jeu en ligne connaît de nombreux ratés, mais si l’excuse apportée par Stardock ne peut nous laisser que dubitatifs, différents patchs devraient régler le problème rapidement, du moins l’espère-t-on.


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