Test : Defense of the Ancients, l'indétrônable jeu dans le jeu
Demigod, le dernier projet de Chris Taylor, a toutes les chances de faire parler de lui le 15 mai, jour de sa sortie en version boîte. En attendant de pouvoir tester le jeu en profondeur et de juger de sa qualité, il apparaît intéressant de revenir un peu sur le modèle dont il se revendique, à savoir Defense of the Ancients, DotA pour les intimes.
Un solide support
Defense of the Ancients n’est pas un jeu à part entière mais en réalité une simple partie personnalisée créée par des amateurs passionnés sur le célèbre jeu Warcraft III. Toutefois, ce serait réaliser une indéniable erreur que de considérer pour autant DotA comme un petit jeu sans grande profondeur. C’est en effet de très loin la partie personnalisée la plus jouée et la plus populaire sur Battle.net, la plateforme de jeu en ligne proposée par Blizzard. Comme en témoigne le nombre de versions sorties, l’actuelle étant la 6.59d, DotA peut se prévaloir d’une réelle ancienneté et s’est trouvée considérablement enrichie au cours du temps grâce au travail de ses développeurs. Il existe en outre de nombreuses versions de DotA, la plus jouée est de très loin la dénommée « Allstars » et c’est donc de celle-là que nous allons traiter.
En termes de graphismes et de performances techniques, la carte se situe logiquement au niveau de Warcraft III puisqu’elle est le fruit des outils de développement offerts par Blizzard. On ne saurait s’en plaindre étant donné la qualité du titre original, qui a par ailleurs fort bien vieilli avec ses graphismes type « cartoon ». Le jeu a donc l’avantage de proposer un niveau technique excellent en dépit de ses 6 ans d’ancienneté et d’être accessible à un large parc de machines.
Une profondeur impressionnante
De manière générale, le jeu propose un aspect jeu de rôle plus développé que Warcraft III puisque vous ne pouvez contrôler qu’un seul héros. Avec quatre camarades, vous devez détruire un bâtiment se situant au cœur de la base adverse tout en empêchant vos opposants de faire de même. Des vagues de monstres sont générées de part et d’autre automatiquement à intervalles réguliers et avancent sur trois chemins prédéterminés jusqu’à la fameuse construction à raser. Diverses tours défensives sont également successivement placées et vous devrez les démolir avant de pouvoir attaquer la suivante.
Si le principe du jeu est donc relativement simple, en dépit de l’explication peut-être un peu confuse de votre serviteur, Defense of the Ancients se distingue surtout par une diversité rarement atteinte au niveau des héros eux-mêmes. En effet, ce ne sont pas moins de 93 personnages que vous pouvez incarner, chacun disposant de 4 sorts propres. Si l’on peut noter quelques doublons ici et là, les développeurs ont réellement réalisé un effort pour aboutir à des héros qui se jouent de manière franchement différente et à des possibilités de combinaisons avec vos alliés plutôt intéressantes. De la même manière, l’équipement joue un rôle majeur dans le jeu. De très nombreux objets sont à votre disposition, qui vont également considérablement influer sur la façon de jouer des protagonistes voire leur conférer des capacités supplémentaires. Vous pouvez même réaliser des combinaisons de pièces d’équipement pour en obtenir de plus puissantes.
Cette richesse indiscutable, qui permet d’éviter tout sentiment de lassitude même à long terme, a toutefois forcément un inconvénient intrinsèque. Le jeu se révèle en effet très difficile à prendre en main au début, il faut réellement un nombre important de parties pour maîtriser tous les mécanismes de la partie. Vous risquez ainsi au début de passer beaucoup de temps à lire les descriptions des objets disponibles, à chercher où les acheter et surtout, vous allez vraisemblablement mourir un nombre considérable de fois parce que vous ne connaissez tout simplement pas les sorts que vos ennemis utilisent, sans même parler des techniques à connaître pour maximiser sa quantité d’or. Ce peut être clairement rebutant et on ne peut que vous souhaiter de rencontrer un aimable joueur qui vous initiera.
Les aléas du jeu coopératif en ligne
Le jeu est très clairement fait pour se dérouler en ligne avec et contre des joueurs humains. L’aspect coopératif, la coordination et le jeu d’équipe sont capitaux ; c’est ce qui en fait d’ailleurs tout le charme. Defense of the Ancients est très stratégique dès lors que vous devez intervenir sur plusieurs fronts dans le même temps et pouvoir réagir rapidement à tout changement de situation. Il vous faudra en effet à tout moment tenter de détruire une tour sur telle ligne puis vous rendre à l’autre bout de la carte pour défendre l’une de vos structures défensives en difficulté ou aller aider un camarade en difficulté. La tension ne retombe jamais et tout joueur qui reste seul dans son coin est condamné à décéder en boucle pour peu que l’équipe en face soit un minimum attentive.
Qui plus est, le choix même des héros détermine parfois le résultat final. En effet, on peut relever plusieurs rôles dévolus aux personnages, depuis ceux qui réalisent de gros dégâts grâce à leurs sorts à ceux qui peuvent neutraliser les adversaires par exemple. Un équilibre doit donc impérativement être préservé dans votre équipe de cinq entre les différentes catégories de héros et leur période de prédilection dans la partie, début ou fin de jeu.
Si tout l’intérêt de DotA se situe dans le jeu avec les humains, cela comporte par ailleurs de sérieux inconvénients. En effet, la communauté n’est pas forcément des plus plaisantes et vous allez fréquemment rencontrer des alliés ou adversaires au mieux assez peu dégourdis, au pire grossiers ou qui quittent la partie. Le phénomène de « leavers », c’est-à-dire des joueurs qui quittent la partie en cours de route, est très problématique dès lors que cela brise complètement l’équilibre entre les deux équipes dans une grande majorité des cas. Les parties sont très fréquemment déséquilibrées, même lorsque tout le monde reste dans la partie, à cause des différences de niveau et de la longue courbe d’apprentissage notamment. Or, il faut bien avouer que cela gâche généralement tout l’intérêt du jeu et tout l’amusement qu’il peut procurer.
La consécration du jeu en cercle fermé…
Malheureusement, une seule solution s’impose rapidement : jouer avec des amis ou des connaissances. Ces derniers pourront en effet vous initier patiemment au jeu et vous en expliquer les différents mécanismes. Par ailleurs, cela vous garantira des parties peut-être un peu plus équilibrées ou qui vous permettront de vous amuser même si cela n’est pas le cas. Cela implique toutefois que le jeu se ferme encore plus aux nouveaux joueurs qui, faute de connaître quelqu’un ou d’être particulièrement persévérants, auront du mal à pouvoir s’investir. Ce qui est après tout bien dommage, étant donné la richesse du jeu, surtout lorsqu’on le constate le faible prix d’un pack Warcraft III: Reign of Chaos et Warcraft III: Frozen Throne, qui donnent accès à deux jeux d’une qualité exceptionnelle et une multitude de parties personnalisées, en plus de DotA.
Captures d'écran tirées en partie du guide DotA de WikiGamer.
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Defense of the Ancients n’est pas un jeu à part entière mais en réalité une simple partie personnalisée créée par des amateurs passionnés sur le célèbre jeu Warcraft III. Toutefois, ce serait réaliser une indéniable erreur que de considérer pour autant DotA comme un petit jeu sans grande profondeur. C’est en effet de très loin la partie personnalisée la plus jouée et la plus populaire sur Battle.net, la plateforme de jeu en ligne proposée par Blizzard. Comme en témoigne le nombre de versions sorties, l’actuelle étant la 6.59d, DotA peut se prévaloir d’une réelle ancienneté et s’est trouvée considérablement enrichie au cours du temps grâce au travail de ses développeurs. Il existe en outre de nombreuses versions de DotA, la plus jouée est de très loin la dénommée « Allstars » et c’est donc de celle-là que nous allons traiter.
En termes de graphismes et de performances techniques, la carte se situe logiquement au niveau de Warcraft III puisqu’elle est le fruit des outils de développement offerts par Blizzard. On ne saurait s’en plaindre étant donné la qualité du titre original, qui a par ailleurs fort bien vieilli avec ses graphismes type « cartoon ». Le jeu a donc l’avantage de proposer un niveau technique excellent en dépit de ses 6 ans d’ancienneté et d’être accessible à un large parc de machines.
Une profondeur impressionnante
De manière générale, le jeu propose un aspect jeu de rôle plus développé que Warcraft III puisque vous ne pouvez contrôler qu’un seul héros. Avec quatre camarades, vous devez détruire un bâtiment se situant au cœur de la base adverse tout en empêchant vos opposants de faire de même. Des vagues de monstres sont générées de part et d’autre automatiquement à intervalles réguliers et avancent sur trois chemins prédéterminés jusqu’à la fameuse construction à raser. Diverses tours défensives sont également successivement placées et vous devrez les démolir avant de pouvoir attaquer la suivante.
Si le principe du jeu est donc relativement simple, en dépit de l’explication peut-être un peu confuse de votre serviteur, Defense of the Ancients se distingue surtout par une diversité rarement atteinte au niveau des héros eux-mêmes. En effet, ce ne sont pas moins de 93 personnages que vous pouvez incarner, chacun disposant de 4 sorts propres. Si l’on peut noter quelques doublons ici et là, les développeurs ont réellement réalisé un effort pour aboutir à des héros qui se jouent de manière franchement différente et à des possibilités de combinaisons avec vos alliés plutôt intéressantes. De la même manière, l’équipement joue un rôle majeur dans le jeu. De très nombreux objets sont à votre disposition, qui vont également considérablement influer sur la façon de jouer des protagonistes voire leur conférer des capacités supplémentaires. Vous pouvez même réaliser des combinaisons de pièces d’équipement pour en obtenir de plus puissantes.
Cette richesse indiscutable, qui permet d’éviter tout sentiment de lassitude même à long terme, a toutefois forcément un inconvénient intrinsèque. Le jeu se révèle en effet très difficile à prendre en main au début, il faut réellement un nombre important de parties pour maîtriser tous les mécanismes de la partie. Vous risquez ainsi au début de passer beaucoup de temps à lire les descriptions des objets disponibles, à chercher où les acheter et surtout, vous allez vraisemblablement mourir un nombre considérable de fois parce que vous ne connaissez tout simplement pas les sorts que vos ennemis utilisent, sans même parler des techniques à connaître pour maximiser sa quantité d’or. Ce peut être clairement rebutant et on ne peut que vous souhaiter de rencontrer un aimable joueur qui vous initiera.
Les aléas du jeu coopératif en ligne
Le jeu est très clairement fait pour se dérouler en ligne avec et contre des joueurs humains. L’aspect coopératif, la coordination et le jeu d’équipe sont capitaux ; c’est ce qui en fait d’ailleurs tout le charme. Defense of the Ancients est très stratégique dès lors que vous devez intervenir sur plusieurs fronts dans le même temps et pouvoir réagir rapidement à tout changement de situation. Il vous faudra en effet à tout moment tenter de détruire une tour sur telle ligne puis vous rendre à l’autre bout de la carte pour défendre l’une de vos structures défensives en difficulté ou aller aider un camarade en difficulté. La tension ne retombe jamais et tout joueur qui reste seul dans son coin est condamné à décéder en boucle pour peu que l’équipe en face soit un minimum attentive.
Qui plus est, le choix même des héros détermine parfois le résultat final. En effet, on peut relever plusieurs rôles dévolus aux personnages, depuis ceux qui réalisent de gros dégâts grâce à leurs sorts à ceux qui peuvent neutraliser les adversaires par exemple. Un équilibre doit donc impérativement être préservé dans votre équipe de cinq entre les différentes catégories de héros et leur période de prédilection dans la partie, début ou fin de jeu.
Si tout l’intérêt de DotA se situe dans le jeu avec les humains, cela comporte par ailleurs de sérieux inconvénients. En effet, la communauté n’est pas forcément des plus plaisantes et vous allez fréquemment rencontrer des alliés ou adversaires au mieux assez peu dégourdis, au pire grossiers ou qui quittent la partie. Le phénomène de « leavers », c’est-à-dire des joueurs qui quittent la partie en cours de route, est très problématique dès lors que cela brise complètement l’équilibre entre les deux équipes dans une grande majorité des cas. Les parties sont très fréquemment déséquilibrées, même lorsque tout le monde reste dans la partie, à cause des différences de niveau et de la longue courbe d’apprentissage notamment. Or, il faut bien avouer que cela gâche généralement tout l’intérêt du jeu et tout l’amusement qu’il peut procurer.
La consécration du jeu en cercle fermé…
Malheureusement, une seule solution s’impose rapidement : jouer avec des amis ou des connaissances. Ces derniers pourront en effet vous initier patiemment au jeu et vous en expliquer les différents mécanismes. Par ailleurs, cela vous garantira des parties peut-être un peu plus équilibrées ou qui vous permettront de vous amuser même si cela n’est pas le cas. Cela implique toutefois que le jeu se ferme encore plus aux nouveaux joueurs qui, faute de connaître quelqu’un ou d’être particulièrement persévérants, auront du mal à pouvoir s’investir. Ce qui est après tout bien dommage, étant donné la richesse du jeu, surtout lorsqu’on le constate le faible prix d’un pack Warcraft III: Reign of Chaos et Warcraft III: Frozen Throne, qui donnent accès à deux jeux d’une qualité exceptionnelle et une multitude de parties personnalisées, en plus de DotA.
Captures d'écran tirées en partie du guide DotA de WikiGamer.
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