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mercredi 14 septembre 2011

Test : Warhammer 40 000: Space Marine, la Demi-Déception de l'Empereur



Warhammer et son petit frère Warhammer 40 000 sont deux licences surexploitées dans l'univers du jeu vidéo, mais trop souvent mal exploitées également. Si l'on tombe parfois sur des perles comme la série Dawn of War, la moyenne se trouve la plupart du temps au niveau de Mark of Chaos : pas foncièrement mauvais, mais pas à la hauteur non plus. Et c'est un peu l'impression qui se dégage également de Space Marine, comme nous allons le voir en test...

Des stratèges aux commandes

Warhammer 40K: Space Marine est donc l'adaptation en jeu d'action à la troisième personne de l'univers futuriste de Warhammer par les développeurs de Relic Entertainment, habituellement spécialisés dans les jeux de stratégie et à qui l'on doit les géniaux Homeworld, Company of Heroes ou encore Dawn of War qu'on citait plus haut. Si la génèse de Space Marine se trouve probablement dans une volonté de toucher un public plus orienté consoles, de trop nombreux spectateurs ont taxé le jeu d'être une pâle copie de Gears of War, et nous nous devions de remettre les choses à leur place : les deux titres n'ont pas grand chose à voir si ce n'est un univers futuriste et une vue à la troisième personne. En effet, Space Marine est beaucoup plus orienté arcade avec une très grosse composante de combats au corps à corps et aucune mécanique de couverture qui est au coeur de Gears of War, et si les univers ont quelques similitudes, rappelons que Warhammer 40 000 a été créé en 1986, soit 21 ans avant le premier Gears.

Maintenant que les pendules sont à l'heure, passons aux choses sérieuses...


Pour Ultramar !

La campagne solo de Space Marine vous place dans la peau du Capitaine Titus du chapitre des Ultramarines, probablement la plus célèbre des armées de space marines de l'univers de Warhammer 40K. Vous et vos hommes êtes envoyés sur un monde-forge de l'impérium (une planète entière dédiée à  la production industrielle) dans laquelle se trouve des titans, ces robots géants bien utiles sur le champ de bataille. Ce monde est sous le coup d'une importante invasion d'orks et vous êtes envoyés sur le terrain afin de sécuriser les titans le temps que la flotte de défense arrive. Comme vous vous en doutez, la tâche sera plus compliquée que ça, et bien naturellement, le Chaos fera son apparition. Le scénario n'est pas le point fort de Space Marine, avec ses rebondissements que l'on voit venir à des kilomètres et son cliffhanger final, mais il faut avouer que ce n'est pas non plus pour cette raison qu'on achète le jeu.

La campagne solo prendra entre 6 et 8 heures à terminer avec peu de rejouabilité possible en attendant le DLC qui devrait permettre de la refaire en coop courant octobre. Elle est construite comme un long couloir sans embranchement ou liberté aucune, au fil duquel vous aurez à combattre des hordes d'ennemis de plus en plus puissants, récupérant de nouvelles armes au fil de votre progression. Quelques rares éléments viennent apporter un peu de diversité, comme des passages au contrôle d'une tourelle fixe, un trajet dans le ciel où vous devez défendre votre vaisseau, ou encore quelques passages jouissifs mais peu exploités où vous êtes équipés de réacteurs dorsaux.

Ne vous attendez à aucune liberté d'action ou de choix : dans Space Marine, il y a la guerre, et uniquement la guerre.


1001 façons de tuer un Ork

Si le contenu de la campagne laisse un peu à désirer, le gameplay de Space Marine est efficace à défaut d'être subtile. Vous disposez de quatres armes à distances dont l'un sera forcément un pistolet (bolter ou à plasma, faibles dégâts mais munitions illimitées) et les trois autres sont à choisir parmi un arsenal plutôt fourni, du fuseur au fusil à plasma en passant par le bon vieux bolter. A côté de cela, vous avez également droit à une arme de corps à corps qui fera plus ou moins de dégâts et permettra de frapper plus ou moins vite, allant du simple couteau de combat au jouissif marteau tonnerre surpuissant mais limitant vos choix d'armes à distance.

C'est avec cet arsenal que vous pourrez affronter les hordes d'orks ainsi que les autres joueurs en ligne. La partie shoot dans la plus pure tradition des jeux de tir à la troisième personne sans système de couvert en plus : c'est donc bourrin et plutôt simple, mais ça le devient encore plus lorsque vous arrivez au corps à corps. C'est dans les combats rapprochés que Space Marine prend tout son intérêt, tant il est jouissif de foncer dans le tas, de trancher à tout va et de voir les ennemis s'effondrer autour de nous dans un déluge d'hémoglobine.


L'impression d'être un demi-dieu invincible effectuant à lui seul un véritable génocide d'orks est jouissive et l'action ne s'arrête jamais ou presque. Que les néophytes de Warhammer 40K ne s'y détrompent pas : les space marines ne sont pas des soldats normaux, ce sont des guerriers génétiquement modifiés et équipés avec le meilleur matériel qui soit, et en cela, le jeu leur fait parfaitement honneur.

Mais les combats ne sont pas sans difficulté, et les ennemis réagissent fermement que ce soit par leur nombre (énorme) ou par leur diversité. Ainsi, on notera dans les plus grandes menaces les squigs kamikazes qui vous foncent dessus et explosent sur vous, difficiles à abattre à distance lorsque vous êtes en mêlée, ou encore les Chok'boys et leurs bazookas à très longue portée. Vous disposez de deux barres de vies avant de mourir : l'une représente votre armure, et l'autre votre santé, et si l'armure se régénère après avoir passé quelques secondes aux calmes, ce n'est pas le cas de la santé. Pour remonter cette dernière, il vous faudra assomer un  ennemi puis aller lui apporter le coup de grâce au corps à corps. S'en suit un achèvement ultra-violent au ralenti, généralement magnifiquement réalisé et dont le coup final remontera votre vie en fonction de l'ennemi abattu.

Ce système intéressant transforme les ennemis, surtout vers la fin de la campagne, en "potions de vie" mobiles, et les sections les plus difficiles seront celles pleines de robots (impossible de remonter sa vie) ou de démons (qui disparaissent lorsqu'ils meurent, impossible de remonter sa vie également). En bref : le gameplay de Space Marine est arcade, fluide, bourrin, violent et fonctionne bien, même si de nombreux joueurs habitués d'autres jeux de tirs pourront le trouver trop simpliste.


La bénédiction du Dieu-Machine

Techniquement aussi, Space Marine s'en sort bien. Le moteur utilisé est le même que celui de Dawn of War et est étrangement adapté à ce nouveau genre, affichant à l'écran de très jolis space marines, des modèles d'ennemis bien animés et avec très peu de ralentissements malgré le nombre d'adversaires présents. On regrettera cependant le manque de diversité des paysages, certes justifié par le scénario, mais tout de même déplaisant. D'un bout à l'autre de la campagne et du mode multijoueurs, ce n'est que tranchées brunes et couloirs métalliques, très Warhammer 40K dans l'ambiance, mais tout de même monotones.

Il est à mentionner toutefois l'énorme travail effectué par les développeurs au niveau du respect de l'univers. En effet, si on peut se dire que l'Imperium enverra rarement 3 space marines seuls face à une horde d'orks, les modèles des personnages et ennemis, les armures, armes, et même le scénario qui tient pourtant sur un ticket de caisse : tout respecte parfaitement l'univers du jeu original, et les fans qui, comme moi, cherchaient avant tout à se retrouver aux commandes d'un space marine dans cet univers, seront comblés.

Côté sonore, un grand travail a été effectué sur les armes dont le son donne une véritable impression de puissance et est très bien rendu. Carton rouge toutefois au niveau des doublages français qui sont tout bonnement affreux et désynchronisés avec les animations des personnages, au point qu'on se concentrera plutôt sur les sous-titres afin de voir un tel carnage. La musique, elle, n'est pas mauvaise mais on l'oubliera très vite.


Plus on est de fous...

On a vu que le gameplay et la technique étaient solides, mais peu servis par une campagne solo faiblarde, le mode multijoueurs pourra-t-il combler ce manque ? Malheureusement non, mais il ne manque toutefois pas de fun. Le multi ne comporte que deux modes de jeu très classiques (team deathmatch et capture de points) mettant face à face deux équipes de 8 joueurs, l'une incarnant les space marines et l'autre les space marines du chaos, avec trois classes disponibles (marine tactique "moyen", marine d'assaut avec réacteur dorsal et marine devastator avec armes lourdes) elles-mêmes personnalisables avec diverses armes débloquées au fil des niveaux et des points d'expérience glanés en jeu.

Si on regrette le faible nombre de modes, et le peu de cartes disponibles, le multijoueurs de Space Marine est proche du solo : rapide, bourrin et fun. On mourra très vite pour réapparaître tout aussi vite, les cartes sont petites et encouragent les combats, bref : c'est limité, mais toujours amusant. On regrette l'absence d'un mode "Horde" qui aurait pourtant été particulièrement adapté au titre, ou encore l'absence de coop qui n'arrivera que dans un DLC gratuit courant octobre.

Enfin, à noter que si vous achetez le jeu d'occasion, il vous faudra débourser environ 10€ pour bénéficier du mode multijoueurs complet, et ça ne vaut vraiment pas le coup...


Conclusion

Space Marine fait partie de ces jeux au gros potentiel gâché par de trop nombreux manques. Disposant d'un moteur graphique et d'un gameplay solides et fun, le jeu aurait pu être un grand succès s'il n'avait souffert d'une campagne solo courte et trop répétitive, et d'un mode multijoueurs bien tourné mais réduit à sa plus simple expression. Dommage ! On espère qu'une suite règlera ces problèmes et fera de Space Marine le jeu qu'il aurait dû être, mais d'ici là, avec tous les jeux prévus cette fin d'année, le titre de Relic et THQ ne fait pas le poids.









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