[Edito] La 3D stéréoscopique est-elle déjà dépassée ?

Pour Sony et Nintendo, la 3D stéréoscopique semble réellement être l'avenir du jeu vidéo. Entre la PS3 censée pousser les ventes de télés 3D Bravia, et la 3DS, les deux constructeurs ont fait clairement part de leurs intensions. Toutefois, tout n'est pas rose là-dedans, et les nombreux problèmes rencontrés au niveau de la 3D pourraient bien faire chavirer le navire des deux firmes : migraines, danger pour les jeunes enfants et autres problèmes de santé pour la 3DS, lourdes lunettes à porter pour la PS3, la bataille de la 3D est loin d'être gagnée, surtout lorsqu'un nouveau concurrent entre en scène : la 3D holographique.

Pour résumer de manière extrêmement simple, la 3D stéréoscopique est un procédé qui, au lieu de créer une seule image en 2D, en crée deux, une pour chaque oeil, afin de générer une illusion de profondeur. Une grande partie des problèmes de la 3D stéréoscopique vient du fait que le cerveau humain ne "croit" pas toujours en cette illusion, obligeant à loucher, donnant des problèmes de focalisation, etc.

La 3D holographique, elle, utilise un procédé différent pour afficher une image en 3D, à savoir qu'elle crée de véritables "images 3D". Lorsque vous regardez un objet, vous ne voyez en réalité pas cet objet directement, mais bien la lumière qui se reflète sur lui, et va vers vos yeux. Le procédé de création de 3D holographique simule cette lumière afin de vous donner l'illusion qu'un objet est là sans qu'il le soit. Afin d'effectuer cette simulation, le procédé doit suivre la position et le mouvements de vos yeux via une technologie externe déjà présente dans le jeu, similaire à ce qu'on peut trouver dans Kinect.

La 3D holographique fournit une plus grande profondeur et moins de problème de focalisation au niveau oculaire, sans avoir besoin de lunettes. Mais alors, pourquoi cette technologie n'est-elle pas encore en place ? Simple : elle n'est pas au point. Ainsi, générer une image en 3D holographique sur un média de haute définition demande une puissance de calcul énorme, équivalente à environ 250 000 fois celle nécessaire à l'affichage d'une image HD actuele. Il y a donc encore beaucoup de recherche à effectuer dans ce domaine afin qu'il soit applicable à l'échelle d'un téléviseur d'intérieur, ou au cinéma.

Malheureusement pour la recherche, c'est là que le business entre en jeu : Sony, Nintendo et beaucoup d'autres firmes ont déjà investi de manière très importante dans la recherche et le développement de la 3D stéréoscopique, et il y a fort à parier que leur plan soit maintenant de rentabiliser cet investissement, plutôt que de partir vers un nouveau système. Les fonds nécessaires à la finalisation de la 3D holographique viennent donc à manquer, nous laissant dans une impasse absurde.

Parce qu'il était plus facile et rapide de se concentrer sur la 3D stéréoscopique, les constructeurs ont pris ce chemin, et ce malgré le fait que cette technologie soit encore pleine de faille et crée donc une importante méfiance auprès du public, symbolisée par les faibles ventes de la 3DS depuis sa sortie. Cet investissement est fait, et Sony comme Nintendo ont déjà atteint le point de non retour, repoussant d'autres technologies plus efficaces à de nombreuses années. Une situation qui n'est pas sans rappeler l'apparition du minitel en France : plus facile et rapide à développer et installer, cette archaïque machine est encore aujourd'hui blâmée par beaucoup dans l'adoption tardive d'Internet par la France.

Notre avis sur le sujet ? Bien qu'intéressante et poussée par d'importants budgets marketing, la 3D n'en est encore qu'à ses balbutiements, et à moins que vous ne soyez dans l'urgence ou n'ayez de l'argent en trop, on ne peut que recommander d'attendre avant d'investir dans un coûteux système 3D qui pourrait bien être obsolète d'ici quelques années...

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