Manga : Zelda, la déception d'une licence gâchée
Les milieux de la bande dessinée et du jeu vidéo ont toujours été très liés, et là où certains éditeurs s'attachent à créer les romans graphiques en même temps que leurs jeux, comme dans le cas de Dead Space, d'autres cherchent à exploiter une licence juteuse en vendant plus de contenu aux fans. C'est le cas pour Zelda, dont vient de paraître une série d'adaptation en version manga aux éditions Soleil. Zone Jeu s'est penché sur l'ouvrage afin de savoir quelle était l'ampleur du désastre...
L'adaptation manga de Zelda chez Soleil se fait en un certain nombre de titres correspondant à différents jeux de la série : Ocarina of Time, A Link to the Past, Legend of Zelda, etc. Nous nous sommes penchés pour le bien de cet article sur le premier, créé par le duo de mangaka japonais Akira Himekawa (à qui l'on doit notamment la réactualisation d'Astro le Petit Robot).
Le dessin, relativement classique, reste dans le style des mangas pour enfants que l'on peut trouver un peu partout. Les personnages sont mignons, les gentils ont l'air gentils et les méchants très méchants. Les expressions sont caricaturales et le tout manque cruellement de détail et de finition mais on avouera que ce n'est pas tellement ce qu'on cherche dans un manga "léger" comme celui-ci. Au moins respecte-t-il l'univers à la lettre, tout comme dans le scénario, et c'est bien là qu'est le problème.
Du jeu au papier
En effet, le scénario du manga respecte à la lettre le scénario du jeu, sans faire le moindre changement si ce n'est d'adapter quelques dialogues, et le résultat est... affligeant. Cousu de fil blanc, le scénario est inintéressant, plein de clichés et sans réel intérêt dès lors qu'il n'est plus interactif. Les dialogues et autres descriptions du narrateur sont d'un classicisme à faire peur et rien n'est là pour remonter le niveau : les personnages, à l'exception de la princesse Zelda et de Link, sont tellement superficiels qu'ils n'ont aucun intérêt. La quête du héros est aussi peu intéressante et linéaire qu'un vieux RPG puisse le faire, et les quelques scènes qui auraient pu remonter le niveau en proposant un choix moral sont bâclées en quelques pages et gâchées par l'adaptation.
Pourquoi un tel gâchis sur une licence tant aimée par les fans ? Tout simplement parce que les auteurs n'ont pas adapté l'histoire, mais l'ont simplement copié et collé sur le papier avec des dessins peu originaux, complètement inconscients d'une chose simple : un jeu vidéo perd 90% de son intérêt s'il arrête d'être interactif, c'est bien la raison pour laquelle il s'agit d'un jeu vidéo et non d'un film ou d'une série. De plus, Zelda : Ocarina of Time est un Action-RPG console japonais sorti à la fin des années 90, et si l'on peut apprécier énormément la série, force est de constater qu'à l'époque la narration n'était tout de même pas digne d'un Heavy Rain. Dès lors, retirez le gameplay, et vous vous retrouvez avec un ouvrage sans intérêt.
Conclusion
Zelda : Ocarina of Time est un manga mal adapté d'une grande licence, au dessin trop classique et au scénario sans grand intérêt si ce n'est celui de rappeler de bons souvenirs à ceux qui ont joué au titre dont il est tiré. Avec toute la bonne volonté du monde, il nous a été difficile de terminer l'ouvrage pour vous en livrer le test, et l'on peut donc assumer que tous les autres mangas de la série sont du même acabit car créés par les mêmes auteurs. Voici donc un bon exemple de licence gâchée destinée à servir uniquement de vache à lait pour Nintendo comme pour Soleil, et on ne saurait trop vous conseiller de passer votre chemin et de rejouer au jeu qui, lui, était un vrai bijou.
1 Commentaires, cliquez pour commenter:
Je me suis arrêté à "remonter le nouveau" :rire:
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