Impressions : L'iPad, encore loin du compte
L'iPad est sorti vendredi dernier dans un grand nombre de pays d'Europe, deux mois après les Etats-Unis. Si vous êtes un Apple-Fan, vous avez certainement déjà tout lu sur la tablette, et de toutes façons, vous l'avez probablement déjà acheté. Pour ceux qui n'ont pas fait le grand saut et doutent encore, Zone Jeu a rassemblé ses impressions après quelques heures passées sur la tablette...
Tout était vrai
L'iPad est, comme vous le savez, la nouvelle tablette tactile d'Apple, et comme tout le monde le redoutait, il s'agit principalement d'un gros iPod Touch. Plus lourd que de nombreux modèles de Netbook sans pour autant être importables, cette tablette qui n'a pour l'instant aucune concurrence joue la carte de la mobilité : facile d'accès et d'utilisation, elle s'allume rapidement, vous permet grâce à sa connexion 3G d'aller sur Internet d'à peu près n'importe où, et dispose d'un énorme catalogue d'applications accessibles via iTunes ou l'App Store.
En bref, l'iPad fait exactement ce que faisait déjà l'iPod Touch, avec une plus grande puissance et surtout un écran plus grand, vous permettant de profiter de ses facultés multimédia (et notamment de pouvoir enfin lire et regarder des films) sans avoir à vous arracher les yeux.
Ni flexion, ni extension
Produit Apple oblige, l'iPad est l'une des plateformes les moins ouvertes qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps. Il ne dispose que d'un seul et unique port externe, que l'on connaissait déjà sur les iPhone et iPod Touch. Oubliez donc la possibilité de brancher une clef USB pour importer vos documents, d'adjoindre un disque dur externe pour combler le manque de place, de relier la tablette à une imprimante, etc. Niet !
Techniquement, l'iPad n'est pas non plus une bête de guerre. Si son processeur cadencé à 1 GHZ semble pour l'instant suffisant, la machine n'est dotée que de 256 Mo de mémoire vive et d'un chipset graphique peu adapté aux jeux qui a commencé à montrer ses limites avant même la sortie européenne. Cela ne devrait toutefois pas poser un énorme problème au niveau des jeux. En effet, l'iPad étant une plateforme fermée, les développeurs qui y lancent des applications savent exactement sur quelles machine celles-ci tourneront, et il y a donc peu de risque de voir des Apps "ramer" comme sur un PC, mais il y a également peu de chances de voir de "beaux" jeux en 3D arriver sous peu, et on devra se contenter de versions améliorées des jeux iPhone.
L'iPad est donc loin d'être une machine performante, et d'après les informations qu'on a, la future tablette HP-Palm serait globalement 2 fois plus puissante que la machine d'Apple, de même que la tablette Google Android, et toutes deux devraient être bien plus ouvertes.
Sans utilisateurs, la puissance n'est rien
Soit, l'iPad n'est pas un bijou technique, mais en a-t-il vraiment besoin ? En effet, le but d'Apple avec cette tablette est de faire une tablette ultra-simple à utiliser qui pourrait plaire à un public rebuté par le savoir technique nécessaire à l'utilisation d'un ordinateur portable habituel. Et ça, le constructeur le fait bien. Tournant sur l'iPhone OS, l'iPad est très simple d'utilisation, dispose de grosses icônes et d'un unique logiciel permettant d'accéder rapidement et facilement à des centaines de milliers de jeux, programmes, musiques et films, tout est là pour que votre grand mère n'ait plus aucun mal à aller surfer sur le net ou jouer, et c'est là la beauté de l'objet.
L'iPad semble donc être l'ordinateur parfait pour le très grand public, si l'on excepte une chose : son prix. Malgré son discours et le design de ses machines, Apple cible principalement un public de Mac-addict et de early-adopters qui sont prêts à payer des sommes faramineuses pour une machine qui ne vaut pas autant mais est enrobée dans un design plutôt fashion. Ainsi, malgré un premier modèle à 499€, le seul modèle à valoir le coup pour un utilisateur avancé est celui à 799€... Pour ce prix là, vous avez droit à un PC portable de bonne qualité. Il faudra donc une importante baisse de prix avant que l'iPad ne touche réellement sa cible originale, et d'ici là il y a fort à parier qu'Apple aura sorti de nouvelles versions de la machine, plus performantes, comme cela a été fait avec les iPhone et iPod Touch.
Flash, le coup de grâce
De mon point de vue, le principal intérêt de l'iPad est de surfer sur Internet en toute liberté sans avoir à allumer un ordinateur et à utiliser une souris ou un clavier. Malheureusement, suite à une dispute idiote opposant Apple à Adobe, l'iPad ne gère pas Flash et ne le gèrera jamais. Problème : qui peut utiliser correctement Internet de nos jours sans Flash ? Et je rajouterai même : qui peut jouer sur Internet sans Flash ? Personne. L'iPad coupe donc ses utilisateurs des milliers d'excellents jeux flash, que ce soient des jeux casual ou bien des MMO, que l'on peut trouver sur le web. Pourquoi ? Pour booster la vente d'applications, tout simplement ! Le premier exemple en est Heroes Kingdoms, jeu de stratégie web fonctionnant sous Flash qui a dû développer une version iPad pour être accessible depuis la machine.
Avec le développement à très grande vitesse des jeux flash ou tournant sous moteur Unity, Apple semble avoir ici effectué un choix complètement réfractaire et suicidaire au niveau de son propre business. D'ici quelques mois apparaîtront sur le marché les tablettes tournant sous Windows 7 ou, encore mieux, la tablette Google Chrome tournant sous Android OS qui intègrera Flash en natif, de même que Unity, permettant de jouer gratuitement à de nombreux excellents jeux web.
Conclusion
La conclusion de ces quelques heures passées sur un iPad est simple : nous déconseillons fortement de l'acheter. Faible au niveau des performances techniques et extrêmement fermé, l'iPad ne permet pas une utilisation web totale à cause de son refus d'utiliser Flash. Malgré tous ces inconvénients, l'iPad n'en reste pas moins une machine simple et confortable d'utilisation, montrant le génie d'Apple pour créer un produit à la fois hype et accessible, un ordinateur que ma grand-mère aurait pu utiliser sans problème. Mais payer entre 500 et 800€ pour une expérience limitée ? Ce sera sans moi, et je conseille fortement à tous les intéressés d'attendre la seconde version de la machine ainsi que ses concurrentes chez HP, Windows et Google avant de faire leur choix.
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