Test : Cave Story, la réussite du jeu indépendant old-school
En voyant les premières captures d’écran, vous pourriez bien vous demander pourquoi je viens vous embêter avec ce jeu manifestement totalement dépassé sur le plan graphique, digne de l’ère 8 bits. Et pourtant, il serait vraiment dommage de s’arrêter à cet aspect « ancien » ou démodé de Cave Story. Si vous cherchez à renouer avec le genre de la plateforme dans une production indépendante des plus abouties et, cerise sur le gâteau, gratuite, suivez le test de Zone Jeu.
Un emballage plus séduisant qu’il n’y paraît
Certes, comme cela était souligné dans l’introduction, Cave Story, ou plutôt Doukutsu Monogatari de son vrai nom, ne brille pas à première vue par ses graphismes. Pour autant, on succombe très rapidement au charme légèrement désuet qui se dégage de l’écran, tout comme l’on s’attache immédiatement à notre petit personnage, qui manifestement se fournit chez le même tailleur que Mario, et aux adorables Mimigas. Et ce d’autant plus que tout concourt à nous faire apprécier notre expérience de jeu. Les décors sont en effet très diversifiés, vous plongeant dans des ambiances variées et plus nombreux qu’on pourrait le penser au premier abord, tout en gardant à chaque instant cette « patte » graphique. Soulignons également la qualité des musiques et bruitages, qui participent grandement à l’établissement de cette ambiance si soignée. Leurs sonorités anciennes ne détonnent pas avec l’aspect graphique du titre, la variation d’intensité suit bien les moments de tensions comme lorsque vous affrontez un boss et les bruitages apparaissent crédibles.
Toutefois, ce qui contribue encore plus à la réussite de la réalisation « extérieure » de Cave Story est de mon point de vue le travail indiscutable réalisé autour de l’univers et du scénario. On aurait pu légitimement s’attendre, pour un petit jeu de la sorte (en termes de moyens au moins) à un effort réduit au strict minimum servant juste de prétexte aux actions du joueur, comme c’est par ailleurs le cas dans de nombreuses productions professionnelles. Et pourtant, la vérité est toute autre. Au fur et à mesure que l’on progresse dans l’aventure, on découvre un univers cohérent et fourni, une histoire consistante et des personnages développés. C’est tout un monde qui est bel et bien proposé au joueur. Quand en plus, les principaux protagonistes se payent le luxe d’être charismatiques ou attachants, difficile de bouder son plaisir.
J’encense l’univers de Cave Story, mais il ne faudrait pas que j’oublie pour autant de vous expliquer plus en détails ce qu’il en est. Le titre vous met dans la peau d’un humain qui se réveille amnésique et qui sait manifestement se battre et se débrouiller pour survivre (étant donné que vous l’incarnez, ce n’est guère étonnant en même temps). Vous faites très rapidement la rencontre des Mimigas, race des plus sympathiques qui pourrait résulter d’un croisement entre les lapins et les humains au vu de son apparence physique. Il apparaît qu’un puissant individu, le Docteur, en veut à ces Mimigas et en capture régulièrement pour mener des expériences. Vous décidez donc de leur venir en aide et surtout de rechercher Sue, une autre humaine intégrée parmi les Mimigas, qui semble avoir quelques problèmes.
Un mélange des genres réussi
Au-delà de ces qualités indéniables, le gameplay est également parfaitement maîtrisé à tous les niveaux. Le titre se présente comme une combinaison de plateforme et d’action légèrement saupoudré de jeu de rôle. Vous évoluez ainsi dans un univers en deux dimensions, parcourant les différentes zones pour tenter de comprendre comment vous êtes arrivé là et surtout aider les Mimigas qui requièrent votre assistance dans leur lutte contre le Docteur. Pour cela, vous allez devoir remplir divers objectifs et affronter toute une série de monstres au service de l’ennemi ou peuplant simplement la contrée. Les phases de combat occupent ainsi une place majeure dans Cave Story. Le bestiaire n’est certes qu’imparfaitement diversifié, dans la mesure où vous retrouvez à plusieurs reprises les mêmes adversaires sur votre route, il n’en demeure pas moins que vous allez devoir réfléchir aux tactiques à employer pour les terrasser et éviter de vous faire toucher. Il faut en effet noter que vos armes gagnent en puissance lorsque vous récupérez des cristaux sur les ennemis passés de vie à trépas. Revers de la médaille, vous perdez instantanément une partie de ces mêmes cristaux dès que vous vous faites toucher. Ainsi, même si vous avez suffisamment de points de vie pour vous en sortir facilement, il n’est jamais conseillé de tenter des passages en force dès lors que vous avez beaucoup à y perdre.
L’aspect plateforme est quant à lui omniprésent, même si les passages purement dédiés à elle se font relativement rares. Vous êtes ainsi amené en permanence à sauter pour escalader divers édifices et esquiver les terribles piques au sol ou contre des parois. La difficulté est de ce point de vue bien dosée : en effet, si les sauts et mouvements se doivent d’être précis et assurés, si vous allez devoir recommencer certains passages plusieurs fois jusqu’à véritablement les maîtriser, le jeu n’en devient que très rarement frustrant. De manière générale, Cave Story est bien équilibré, sachant vous offrir de vrais défis, sans jamais vous dégoûter pour autant. Et même si parfois vous vous énervez sur certains passages, vous n’allez pas résister à l’envie de relancer le titre après une pause pour continuer l’aventure…
Pour couronner le tout, une facette du jeu est consacrée à la gestion de votre personnage, apportant un cachet jeu de rôle, certes superficiel mais néanmoins plaisant. En effet, il faut savoir qu’au fil de l’aventure, vous allez récupérer divers équipements et notamment acquérir un certain nombre d’armes. Notez d’ailleurs qu’il va falloir chercher un petit peu pour trouver certaines d’entre elles, tandis que les autres vous seront octroyées naturellement au cours de l’aventure. Toujours est-il que chaque arme présente des avantages et des inconvénients, même s’il en existe de nettement plus intéressantes que d’autres, et que vous pouvez en changer en permanence. Vous allez donc devoir choisir en fonction de la situation et de l’adversaire que vous abordez quel choix est le plus pertinent. De nombreux dialogues et quelques maigres choix de réponse servent également à renforcer cette immersion dans le personnage.
Allez sauver les Minigas !
Doukutsu Monotagari est une véritable perle du jeu indépendant, la preuve vivante qu’en cherchant bien, on peut encore tomber sur des titres au charme incomparable. Cave Story ne paye pour ainsi dire pas de mine mais s’avère au final totalement indispensable pour peu que l’on soit en quête d’un jeu de plateforme réussi ou que l’on veuille tout simplement se plonger dans un univers des plus plaisants. Le développeur japonais du jeu, Pixel, a passé cinq années à travailler à ce projet et le résultat est bien là : univers attractif et scénario construit, gameplay parfaitement dirigé. Même si la durée de vie ne dépasse pas les cinq heures environ le jeu propose plusieurs fins, un certain nombre de secrets à trouver, disposant donc d'une bonne rejouabilité. Et en plus, une traduction française intégrale presque parfaite est disponible, vous n’avez donc aucune excuse si vous passez à côté de ce titre indépendant et totalement gratuit !
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Un emballage plus séduisant qu’il n’y paraît
Certes, comme cela était souligné dans l’introduction, Cave Story, ou plutôt Doukutsu Monogatari de son vrai nom, ne brille pas à première vue par ses graphismes. Pour autant, on succombe très rapidement au charme légèrement désuet qui se dégage de l’écran, tout comme l’on s’attache immédiatement à notre petit personnage, qui manifestement se fournit chez le même tailleur que Mario, et aux adorables Mimigas. Et ce d’autant plus que tout concourt à nous faire apprécier notre expérience de jeu. Les décors sont en effet très diversifiés, vous plongeant dans des ambiances variées et plus nombreux qu’on pourrait le penser au premier abord, tout en gardant à chaque instant cette « patte » graphique. Soulignons également la qualité des musiques et bruitages, qui participent grandement à l’établissement de cette ambiance si soignée. Leurs sonorités anciennes ne détonnent pas avec l’aspect graphique du titre, la variation d’intensité suit bien les moments de tensions comme lorsque vous affrontez un boss et les bruitages apparaissent crédibles.
Toutefois, ce qui contribue encore plus à la réussite de la réalisation « extérieure » de Cave Story est de mon point de vue le travail indiscutable réalisé autour de l’univers et du scénario. On aurait pu légitimement s’attendre, pour un petit jeu de la sorte (en termes de moyens au moins) à un effort réduit au strict minimum servant juste de prétexte aux actions du joueur, comme c’est par ailleurs le cas dans de nombreuses productions professionnelles. Et pourtant, la vérité est toute autre. Au fur et à mesure que l’on progresse dans l’aventure, on découvre un univers cohérent et fourni, une histoire consistante et des personnages développés. C’est tout un monde qui est bel et bien proposé au joueur. Quand en plus, les principaux protagonistes se payent le luxe d’être charismatiques ou attachants, difficile de bouder son plaisir.
J’encense l’univers de Cave Story, mais il ne faudrait pas que j’oublie pour autant de vous expliquer plus en détails ce qu’il en est. Le titre vous met dans la peau d’un humain qui se réveille amnésique et qui sait manifestement se battre et se débrouiller pour survivre (étant donné que vous l’incarnez, ce n’est guère étonnant en même temps). Vous faites très rapidement la rencontre des Mimigas, race des plus sympathiques qui pourrait résulter d’un croisement entre les lapins et les humains au vu de son apparence physique. Il apparaît qu’un puissant individu, le Docteur, en veut à ces Mimigas et en capture régulièrement pour mener des expériences. Vous décidez donc de leur venir en aide et surtout de rechercher Sue, une autre humaine intégrée parmi les Mimigas, qui semble avoir quelques problèmes.
Un mélange des genres réussi
Au-delà de ces qualités indéniables, le gameplay est également parfaitement maîtrisé à tous les niveaux. Le titre se présente comme une combinaison de plateforme et d’action légèrement saupoudré de jeu de rôle. Vous évoluez ainsi dans un univers en deux dimensions, parcourant les différentes zones pour tenter de comprendre comment vous êtes arrivé là et surtout aider les Mimigas qui requièrent votre assistance dans leur lutte contre le Docteur. Pour cela, vous allez devoir remplir divers objectifs et affronter toute une série de monstres au service de l’ennemi ou peuplant simplement la contrée. Les phases de combat occupent ainsi une place majeure dans Cave Story. Le bestiaire n’est certes qu’imparfaitement diversifié, dans la mesure où vous retrouvez à plusieurs reprises les mêmes adversaires sur votre route, il n’en demeure pas moins que vous allez devoir réfléchir aux tactiques à employer pour les terrasser et éviter de vous faire toucher. Il faut en effet noter que vos armes gagnent en puissance lorsque vous récupérez des cristaux sur les ennemis passés de vie à trépas. Revers de la médaille, vous perdez instantanément une partie de ces mêmes cristaux dès que vous vous faites toucher. Ainsi, même si vous avez suffisamment de points de vie pour vous en sortir facilement, il n’est jamais conseillé de tenter des passages en force dès lors que vous avez beaucoup à y perdre.
L’aspect plateforme est quant à lui omniprésent, même si les passages purement dédiés à elle se font relativement rares. Vous êtes ainsi amené en permanence à sauter pour escalader divers édifices et esquiver les terribles piques au sol ou contre des parois. La difficulté est de ce point de vue bien dosée : en effet, si les sauts et mouvements se doivent d’être précis et assurés, si vous allez devoir recommencer certains passages plusieurs fois jusqu’à véritablement les maîtriser, le jeu n’en devient que très rarement frustrant. De manière générale, Cave Story est bien équilibré, sachant vous offrir de vrais défis, sans jamais vous dégoûter pour autant. Et même si parfois vous vous énervez sur certains passages, vous n’allez pas résister à l’envie de relancer le titre après une pause pour continuer l’aventure…
Pour couronner le tout, une facette du jeu est consacrée à la gestion de votre personnage, apportant un cachet jeu de rôle, certes superficiel mais néanmoins plaisant. En effet, il faut savoir qu’au fil de l’aventure, vous allez récupérer divers équipements et notamment acquérir un certain nombre d’armes. Notez d’ailleurs qu’il va falloir chercher un petit peu pour trouver certaines d’entre elles, tandis que les autres vous seront octroyées naturellement au cours de l’aventure. Toujours est-il que chaque arme présente des avantages et des inconvénients, même s’il en existe de nettement plus intéressantes que d’autres, et que vous pouvez en changer en permanence. Vous allez donc devoir choisir en fonction de la situation et de l’adversaire que vous abordez quel choix est le plus pertinent. De nombreux dialogues et quelques maigres choix de réponse servent également à renforcer cette immersion dans le personnage.
Allez sauver les Minigas !
Doukutsu Monotagari est une véritable perle du jeu indépendant, la preuve vivante qu’en cherchant bien, on peut encore tomber sur des titres au charme incomparable. Cave Story ne paye pour ainsi dire pas de mine mais s’avère au final totalement indispensable pour peu que l’on soit en quête d’un jeu de plateforme réussi ou que l’on veuille tout simplement se plonger dans un univers des plus plaisants. Le développeur japonais du jeu, Pixel, a passé cinq années à travailler à ce projet et le résultat est bien là : univers attractif et scénario construit, gameplay parfaitement dirigé. Même si la durée de vie ne dépasse pas les cinq heures environ le jeu propose plusieurs fins, un certain nombre de secrets à trouver, disposant donc d'une bonne rejouabilité. Et en plus, une traduction française intégrale presque parfaite est disponible, vous n’avez donc aucune excuse si vous passez à côté de ce titre indépendant et totalement gratuit !
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